mardi 31 mars 2015

La Numéro 3 de Belenium sera...

Dans quelques heures aura lieu le lancement officiel de la Numéro 3 de Belenium. Faut-il encore le préciser, Belenium est cette nouvelle brasserie beaunoise qui s'est donné pour mission d'apporter un complément à l'offre beaunoise de vin en y ajoutant la bière. Une brasserie qui a plutôt bien réussi son entrée en scène avec sa Blonde Première, son Ambrée Numéro 2 et son éphémère Belenium Noël, que je considère tout particulièrement comme une réussite.

Ceci dit, n'oublions pas que le titre de cet article n'est toujours pas complet. Alors allons-y ! La Numéro 3 de Belenium sera... Blanche ! Bon d'accord ce n'est peut-être pas un scoop pour grand monde mais voilà, c'est dit ! Elle sera effectivement lancée officiellement ce 1er avril, et ce n'est pas un poisson ! Quoiqu'elle ne sera peut-être pas mauvaise avec du poisson... A voir...

La voici : 


Elle est brassée à base d'orge maltée, comme l'immense majorité des bières, mais aussi de froment malté, ce qui est la caractéristique des bières blanches. C'est d'ailleurs ce mélange qui lui donne sa couleur si claire. Le tout est assaisonné avec notamment le houblon alsacien Aramis. De fermentation haute, elle est fermentée à l'aide d'une souche de levure "spéciale bière blanche", d'après le brasseur de Belenium Nicolas Seyve. Comme l'immense majorité des bières blanches, elle n'est pas filtrée après la fermentation. D'où une grande quantité de levures en suspension. Elle titre 5.5% de volume d'alcool, comme ses soeurs.

Aspect. Au visuel, cette bière réunit les caractéristiques de la bière blanche : jaune pâle et trouble du fait notamment de toutes ces particules de levure et de protéines en suspension. Elle est surmontée d'une fine mousse blanche, crémeuse et persistante, typique des bières de Belenium.

Arômes. Les arômes sont très (trop ?) légers. J'y ai senti des notes citronnées, mais j'ai eu des difficultés à y sentir autre chose. A ne pas prendre, ici, comme une critique : peut-être n'étais-je pas dans les meilleures conditions "nasales" pour percevoir autre chose. En me référant au site www.belenium.com, j'ai vu qu'on pouvait aussi y percevoir des notes épicées et de pain frais. Mais rien que les notes citronnées donnent le ton de cette bière.

Bouche. En entrée, cette bière dégage un acidulé citronné assez marqué avec de petites touches fleuries. Le tout se transforme ensuite en saveurs d'orange amère tout aussi marquées. L'amertume qui suit est, de ce fait, assez marquée elle aussi et bien rafraîchissante.

Une bonne bière blanche pour Beaune ! Elle est tout aussi rafraîchissante qu'une bière blanche classique. Mais elle affiche en revanche un caractère bien plus trempé, avec des saveurs d'agrumes marquées, qui évoluent en bouche de l'acidulé à l'amer. A consommer bien fraîche sur une terrasse, ou sur votre terrasse lors des chaleurs printanières et estivales à venir.

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.

Elle est disponible et à commander sur www.secretsdebieres.fr en 33 et 75 cl.


lundi 30 mars 2015

La "Vitteaux Printemps", un bon bol de fraîcheur et de céréales !

C'est le printemps ! Oui bon, vu le temps, on ne dirait pas... Mais c'est bel et bien le printemps et vient le temps des bières... de printemps, qu'on appelait jadis "Bières de Mars". Rien de surprenant puisque ces bières font leur apparition au mois de mars depuis 621 ans, au moins...

C'est en effet à Arras en 1394 que l'on trouve les premières traces écrites de la Bière de Mars. Depuis, au long du temps, ce type de bière s'est codifié : 
- elle doit être ambrée, de l'ambré foncé au presque blond ; 
- elle doit être légère, entre 4.5 et 5.5 % en volume d'alcool ; 
- elle doit être brassée durant l'hiver avec le premier houblon de l'année, fraîchement récolté, et l'orge de la dernière moisson de l'année précédente ; 
- elle doit être maturée en fût durant trois mois.

Nicolas Bretillon, brasseur de la Brasserie Burgonde basée à Vitteaux (21), prend part à la tradition depuis plusieurs années avec une bière de printemps titrant 5% en volume d'alcool, d'un doré foncé au beau col de mousse blanche, et est brassée avec du malt "Pale Ale". Il s'agit d'un malt belge blond foncé, de couleur et de flaveurs plus intenses que le malt blond "Pilsen" (malt blond pâle de base que l'on trouve dans de nombreuses bières). Et ces flaveurs plus intenses, on les retrouve de façon prononcée dans cette bière fraîche. Un bon bol de céréales ! 

La voici : 


Au nez, on fait effectivement le plein de céréales. On sent de prononcés et agréables arômes de grains bien cuits, voire légèrement brûlés. On pourrait dire que ça sent le pain bien cuit. Venant d'une bière, c'est assez particulier, mais c'est bien la preuve que la bière est faite à base de céréales... ;-) Le tout est accompagné de petites touches herbacées. Le tout invite à boire la première gorgée.

D'entrée, on sent une bière vive, bien effervescente et rafraîchissante. Cette première impression passée, on sent un léger acidulé fruité en début de bouche, suivi d'une amertume modérée et d'un arrière-goût prononcé sur les céréales légèrement brûlées donnant, comme au nez, une bonne saveur de pain cuit. Bue très fraîche, l'amertume paraîtra plus intense et, évidemment, plus rafraîchissante.

Une bière légère et rafraîchissante et à dominante céréalière. Intéressante pour les amateurs de bières légères et idéales pour les premières chaleurs printanières, mais aussi à la recherche de saveurs originales. Des bières aux saveurs céréalières aussi prononcées ne se trouvent pas partout...

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.

mardi 17 mars 2015

La Malheur 12 ? Un vrai bonheur !

La "Malheur 12", issue de la brasserie éponyme comme sa soeur la "Malheur 10" ("Malheur 10", une bière qui ne rend pas malheureux), est elle aussi une bière dont le nom indique le volume d'alcool. Nous avons effectivement affaire à une bière spéciale titrant 12 %, de fermentation haute, à base de malts blond et plus foncés. Le malt blond, grains d'orges séchés à température faible (environ 80-85°C quand même...), est là pour amener les sucres fermentescibles qui, une fois consommés par les levures donneront l'alcool et le gaz carbonique. Pour un volume d'alcool aussi fort, de grandes quantités de malt blond ont été utilisées. Les malts foncés, chauffés à températures bien plus élevées (environ 220° C pour les plus foncés) sont surtout là pour amener des saveurs complexes à la bière, qui peuvent aller du caramélisé au café noir, en passant par le chocolaté. Ils lui amènent aussi, bien évidemment, sa couleur. Ici en l'occurrence, ce sont des malts foncés qui ont été utilisés.

La voici :



Malgré son som, c'est loin d'être une bière de malheur ! La Bush ambrée, véritable douceur malgré son volume d'alcool identique de 12 %, n'a qu'à bien se tenir ! J'ai goûté des bières très fortes beaucoup moins bien faites et juste bonnes à "se mettre une bonne mine" (exemple : la La Gordon Finest Titanium), mais celle-ci, tout comme la Bush, est une vraie bière de dégustation, qui apporte un véritable plaisir, au nez comme en bouche.

Aspect. Au visuel, c'est une bière bien brune aux reflets rouges vifs. Rien qu'à mon oeil d'amateur de brunes, c'est déjà très agréable. La mousse qui surmonte cette robe sombre est assez épaisse et présente de grosses bulles, ainsi qu'une couleur brun très clair qu'on pourrait appeler "chamois". Cette mousse épaisse s'amenuise (malheureusement) assez vite, mais subsiste toutefois longuement sous la forme d'un léger voile en surface.

Arômes. Ce qui saute tout de suite au nez, ce sont de forts arômes alcoolisés. Mais ils n'ont rien d'agressif. Ils sont au contraire d'une grande douceur avec des senteurs de fruits macérés dans l'alcool (en beaucoup plus doux bien évidemment). Se mêlent à cela des arômes grillés venus du malt, ainsi que des touches de levure. Que de l'agréable en tout cas ! 

Bouche. Belle douceur et fine pétillance en entrée, sur le fruité, suivie de la chaleur alcoolisée à laquelle il faut forcément s'attendre avec une bière à 12 %. Mais il s'agit là d'un alcool en rondeur fruitée, qui passe tout en douceur et en complexité (on n'a pas assez des 33 cl pour trouver quelles flaveurs il dégage précisément...). S'y mêlent très subtilement des touches caramélisées qui ajoutent de la rondeur. L'amertume qui suit contrebalance (comme dans la 10) toute cette rondeur qui serait presque trop liquoreuse si le houblon n'amenait pas ses vertus. Cette amertume pourrait être très forte, mais là c'est l'alcool qui, à son tour, l'atténue. Une bière qui, avec un tel taux d'alcool, pourrait être très capiteuse (monter à la tête), mais qui ne l'est pas (ne pas en abuser tout de même...).

Une bonne bière pour les "costauds", et surtout pour les soirées tranquilles en solo au coin du feu, ou entre grands amis et grands amateurs. Car ce genre de bière ne se consomme pas avec n'importe qui... De la douceur, de la rondeur, de la chaleur, de la complexité, une bière forte mais tout en subtilité. Dans le même genre que la Bush ambrée (vous l'aurez compris, cette dernière est ma référence principale sur les bières très fortes...), mais peut-être en plus douce encore. Mais comme la Bush, elle a de bonnes chances de ravir les amateurs qui n'ont pas peur...

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.


mardi 3 mars 2015

La Gordon Finest Titanium, déconseillée aux amateurs de bonne bière...

Ce blog, habituellement, sert à présenter de bonnes bières et des bières originales. Mais je ne m'interdis pas, à l'occasion, d'en présenter aussi qui ne me plaisent pas...

Au détour d'un rayon de magasin, j'ai remarqué il y a peu une canette de bière un peu plus brillante que les autres. Il s'agissait de la Gordon Finest Titanium, XXXtra strong beer. J'ai surtout tiqué sur le volume d'alcool s'élevant à... 14 % ! C'est la première fois que je tombe sur une bière au volume d'alcool aussi élevé par chez nous. Je pouvais pas décemment manquer cette occasion !

Elle nous vient de la brasserie Anthony Martin en Belgique et il s'agit d'une bière de fermentation basse. C'est-à-dire que le moût (liquide sucré résultant du mélange entre le malt et l'eau) est ensemencé avec des souches de levure agissant à basse température (8 à 12° C). Ce type de levure se nourrit de la grande majorité des sucres fermentescibles contenus dans le moût et, en les digérant, produisent beaucoup de gaz carbonique et assez peu d'alcool en théorie. Ce qui donne en général des bières vives, rafraîchissantes et assez peu alcoolisées (voyez, par exemple, les bières allemandes classiques blondes). Alors une bière de fermentation basse titrant à 14 % d'alcool, ça pique la curiosité ! Eh bien parfois il vaudrait mieux ne pas céder à la curiosité... Parce que je n'ai pas réussi à y trouver grand chose de bon.

Voici l'objet du délit : 



Aspect. On a affaire à une bière blonde dorée d'une grande limpidité et à la pétillance faible. Elle est surmontée d'une mousse blanche quasiment inexistante. Voilà qui pose déjà un léger souci : une bière dont la mousse ne tient même pas assez longtemps pour pouvoir la porter à son nez, par principe, a du mal à plaire à l'amateur.

Arômes. Bref, après avoir tant bien que mal secoué le verre pour en tirer un minimum de mousse, on peut en sentir les arômes. Ce qui prend surtout le nez, ce sont d'assez fortes effluves alcoolisées mêlées à de légers arômes de céréales caramélisées. Bien trop légers malheureusement par rapport aux vapeurs d'alcool fort qui se dégagent. On a l'impression, à certains moments où les vapeurs se font plus fortes, d'être face à un verre d'alcool fort. Or ce n'est pas ce qu'on attend d'une bière, même forte. J'ai connu des bières au fort volume d'alcool dont les arômes sont tout ce qu'il y a de plus doux et fruités, tout en subtilité. Rien de tout cela ici.

Bouche. Il fallait la boire fraîche, comme toute bière de fermentation basse. Je ne l'ai pas bue vraiment très fraîche car, par principe encore une fois, une bière forte ne se boit pas fraîche de façon à éviter de perdre la complexité des arômes et saveurs. Mais bon des principes, pour être consolidés doivent être remis en cause. Mais j'ai bien fait de ne pas la boire trop fraîche : je n'aurais eu droit qu'à cette même impression d'alcool fort... La boire vers 8-9° C m'a permis de déceler tout de même de discrètes saveurs fruitées et caramélisées, qui seraient totalement passées inaperçues à trop basse température. Et au lieu de l'amertume habituellement perceptible en fin de bouche, je n'ai eu droit qu'à la difficulté de déglutir que l'on doit habituellement à l'ingestion d'alcool fort.

Bref, voilà une bière qui aurait pu avoir son intérêt si l'alcool n'y était pas aussi offensif. Pour moi, c'est un ratage. Elle ne ravit pas le palais, elle a peu de saveurs qui sont de plus masquées par l'alcool. Je n'y ai malheureusement pas pris de plaisir. Et j'ai eu mal au crâne le lendemain...

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.