lundi 28 septembre 2015

La "44", nouvel épisode : la brune "Cuvée Spéciale"

Et c'est parti pour une troisième bière de la "Brasserie de La Gleize", la fameuse "44" qui doit son nom à la date de 1944 et... ah ben j'en ai déjà parlé je crois : La 44, une gamme de bières pour la mémoireLa 44 ambrée, suite de la série "44"...

Si j'en ai déjà parlé, passons tout de suite à l'objet de ce nouveau post : la "44" brune "Cuvée Spéciale". La voici : 


La "Cuvée Spéciale" brune de la Brasserie de La Gleize est une bière de fermentation haute, refermentée en bouteille, comme c'est souvent le cas avec des bières de fermentation haute, afin de compléter l'alcoolisation et la gazéification de la bière. Elle est brassée à partir de cinq types de malt différents : du malt pâle pour l'alcoolisation bien évidemment et des malts plus sombres pour la couleur et les saveurs. Ce qui en fait, aux dires des brasseurs, une bière de caractère. Elle titre 6.5 % de teneur en alcool et se boit à température de cave. Ce qui confirme une fois de plus que contrairement à une idée reçue fortement ancrée, les bières sont bien loin de toutes se boire très fraîches ou glacées (il paraît que la pédagogie, c'est répéter, répéter, répéter ! Eh bien vous n'avez pas fini d'entendre parler des bières qui ne se boivent pas glacées !).

Au visuel, c'est une bière à la robe sombre quasi-opaque qui s'offre au regard, surmontée d'un col de mousse couleur ivoire surabondante au début, avant de s'atténuer et de ne plus laisser qu'un col mince mais persistant. Un phénomène d'abondance que l'on ne trouvait pas chez ses deux soeurs, la blanche et l'ambrée.

Au nez, ce franc col de mousse laisse se dégager des arômes légers et discrets mais tout de même prometteurs sur le caractère de la bière. Apparaît ainsi un mélange d'arômes grillés et caramélisés, accompagnés de légères touches épicées. 

En bouche, comme il s'agit d'une bière refermentée en bouteille avec une levure anglaise pour lui donner le type "Scotch", aux dires des brasseurs encore une fois, je m'attendais à une ale bien caramélisée du genre "Scotch Silly" (Brasserie de Silly, Belgique), ou "Mac Douglas Scotch Ale" (brasserie Anthony Martin, Belgique). Eh bien encore une fois, la Brasserie de La Gleize, se démarque des styles bien établis. C'est une bière vive qui offre bien une rondeur caramélisée en début de bouche, mais légère et mélangée à des notes grillées et torréfiées assez prononcées. Comme au nez, de légères notes épicées apparaissent, de façon assez fugace, avant de laisser la place à une amertume modérée à légère et à une persistance en bouche sur le grillé et le torréfié.

Une bière de dégustation dont le côté "Scotch" m'a quelque peu échappé pour davantage me donner l'impression d'une bière, certes de caractère, mais de caractère plus dur du type "Porter", voire "Stout" léger. La Brasserie de La Gleize bouscule encore les styles en proposant une scotch ale bien éloignée des types conventionnels doux et bien caramélisés.

lundi 21 septembre 2015

La 44 ambrée, suite de la série "44"

On continue le petit "feuilleton" sur le sujet de la gamme de bières de la brasserie de La Gleize, cette petite commune des Ardennes belges connue pour être le lieu du début de la défaite allemande dans son offensive de l'hiver 44 (La 44, une gamme de bières pour la mémoire).

C'est, cette fois, le tour de la "44" ambrée, surnommée "Nuts !". Elle titre 6 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte, à boire à une température de 7-8° C. J'ai commencé à la boire fraîche, et elle s'est avérée plus savoureuse lorsqu'elle a commencé à se réchauffer. La voici : 


Au visuel, elle présente une robe ambrée claire et limpide (ça ne se voit pas sur la photo, d'accord, mais elle était trop fraîche et ça a fait de la buée sur le verre... personne n'est parfait...). Elle est surmontée d'une mousse blanche moyennement abondante, qui fait une belle dentelle sur le verre. Une mousse bien persistante ! 

Au nez, ce col de mousse exhale des arômes fruités (fruits jaunes) et miellés avec de petites touches épicées et résineuses.

En bouche, c'est une bière vive aux saveurs tout d'abord fruitées et un tantinet acidulées, accompagnées de touches de céréales légèrement grillées. Le houblon s'exprime à travers des saveurs résineuses et épicées. L'amertume, modérée, laisse place à une persistance tout aussi modérée de l'aspect résineux de cette bière.

Une bière dont le côté acidulé lui enlève la douceur qui compenserait le côté épicé et résineux du houblon. Mais c'est en revanche ce qui fait d'elle une originalité parmi de nombreuses autres bières ambrées belges, justement marquées par la douceur. Et c'est ce qui fait qu'elle mérite d'être goûtée, chacun devant se faire sa propre opinion.



lundi 14 septembre 2015

La Vitteaux blonde

La Vitteaux blonde, comme la Burgonde 10 et la Vitteaux "Printemps" que j'ai déjà eu l'occasion de présenter, est brassée de manière artisanale à la Brasserie Burgonde, basée à Vitteaux (Côte-d'Or). La brasserie exerce son art depuis 1999, sous la direction du brasseur Nicolas Bretillon. Elle s'appela tout d'abord Brasserie du Roy jusqu'en 2003, puis association des brasseurs amateurs de l'Auxois (2004-2007).

La Vitteaux blonde a traversé toute l'histoire de la Brasserie Burgonde puisqu'elle fut parmi les deux premières créées, en 1999, avec la Vitteaux ambrée. Il s'agit, comme ses soeurs, d'une bière de fermentation haute. Elle est non-filtrée après la fermentation, ni pasteurisée, d'où son trouble naturel. Elle est refermentée en bouteille, d'où le "lit" de levure que l'on peut constater au fond de la bouteille. Cela permet notamment de conserver la bière longtemps au frais, mais aussi de faire évoluer son goût au fur et à mesure du temps. En grand passionné, Nicolas Bretillon l'a toujours brassée dans le respect des traditions du brassage artisanal, d'où un succès qui ne se dément pas... depuis le siècle dernier ! 

Elle titre 6 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte. Nicolas Bretillon conseille de la déguster idéalement entre 10 et 12° C. 

Une température conseillée qui, au passage, tord le cou à cette tenace croyance qu'une bière se boit forcément à basse température, voire glacée. Je n'ai jamais beaucoup insisté là-dessus, mais il faut savoir que très nombreuses sont les bières qui ne se boivent PAS très fraîches ou glacées ! Une température de consommation trop basse , comme s'agissant du vin, casse les arômes et saveurs de la bière dans de très nombreux cas. Et on ne peut pas en profiter au maximum, voire on rate l'essentiel. Voilà une information à diffuser autant que possible pour ne plus se faire rire au nez quand on dit que telle ou telle bière ne doit surtout pas être bue glacée, voire qu'elle ne doit même pas être mise au frigo...

Bref, refermons la parenthèse et voyons à quoi ressemble cette fameuse "Vitteaux blonde" : 


Au visuel, nous avons une bière à la robe dorée lumineuse, légèrement trouble. Elle est surmontée d'un col de mousse blanche laissant une belle dentelle sur la paroi du verre. Une mousse moyennement persistante.

Au nez, la mousse dégage des arômes légers et doux de malt pâle, faisant penser à du pain cuit. S'y mélangent des arômes fruités de fruits jaunes, ainsi que des notes herbacées de houblon et épicées. Une pointe miellée agrémente le tout.

En bouche, on a une bière douce et rafraîchissante, qui propose une entrée sur le moelleux du malt et du fruité, accompagné de notes épicées. La fin de bouche propose une amertume modérée à marquée, herbacée. Pour finir, la bière persiste en bouche sur l'épicé.

Une bière sympathique, qui présente un mélange de douceur rafraîchissante et de saveurs agréables. Elle se déguste autant qu'elle rafraîchit et c'est un bon équilibre. Et en plus, ce qui ne gâche rien, elle peut accompagner aussi bien un apéritif épicé qu'un plat de viande aux herbes ou épicé ou encore un fromage dur et fort. Une bière qui mérite la réputation qu'elle s'est forgée depuis 16 ans.

Brasserie Burgonde, 
10 rue de Verdun
21350 Vitteaux

Nicolas Bretillon se fera un plaisir de vous y recevoir de 14h à 18h le vendredi.

dimanche 6 septembre 2015

La 44, une gamme de bières pour la mémoire

Voilà le début d'une "série", ou d'un "feuilleton", ou de ce que vous voulez, sur une brasserie artisanale que j'ai récemment découverte, implantée à La Gleize, petite commune des Ardennes belges située dans la Province de Liège.

Une petite commune pourtant bien connue des historiens et passionnés de la Seconde Guerre Mondiale. C'est effectivement sur le territoire de La Gleize que se joua le sort de l'une des dernières grandes batailles de la partie européenne de ce grand gâchis mondial. Rappelons-nous qu'en décembre 1944, l'armée allemande lança une importante offensive blindée dans les Ardennes belges afin de tenter désespérément de contrecarrer l'avancée alliée, quasi-continue depuis l'été précédent. Après un début d'offensive plutôt réussi, les Allemands durent finalement reculer. Et La Gleize est une commune d'où, encerclés par les Alliés, les Allemands durent s'enfuir en laissant une énorme quantité de matériel derrière eux. C'est ce fait de guerre de La Gleize qui est considéré comme l'élément principal qui mena les Allemands à la défaite dans les Ardennes. Pour plus de détails, je vous invite chercher plus d'explications. Depuis, La Gleize a gardé certains vestiges, dont l'un des blindés laissés sur place par les Allemands. Un musée consacré à cette bataille a même été érigé par des passionnés de la période, face à ce blindé (Le Musée December 44).

Mais passons aux bières de La Gleize proprement dites. La brasserie est toute jeune puisqu'elle a à peine plus d'un an, née en juin 2014. Elle reprend à fond le thème de ce fait de guerre important, et du travail de mémoire développé tout autour depuis 71 ans. Ainsi, les étiquettes arborent toutes une étoile à 5 branches jaune sur fond noir. Sur cette étoile trône un blindé frappé du nombre 213, en référence au blindé n° 213 gardé intact face au Musée December 44. Enfin, le nom de "La 44", est-il besoin de le préciser, se réfère à la date de 1944.

J'ai, pour le moment, eu le loisir de goûter la 44 blanche, que voici :


Nous avons donc là une bière artisanale blanche, brassée comme toute bière dite blanche avec du malt d'orge ainsi que du froment. Le houblon n'a bien évidemment pas été oublié, sans que je puisse malheureusement être plus précis sur sa sorte et sa provenance pour l'instant... De fermentation haute, comme la plupart des bières blanches, elle est refermentée en bouteille, ce qui laisse un matelas de lie au fond de la bouteille. Rappelons, comme d'habitude, qu'il n'y a vraiment rien à craindre de ce dépôt. Elle titre 5.5 % de teneur en alcool, et les brasseurs conseillent de la déguster à une température comprise entre 6 et 8° C.

Au visuel, bien que dite "blanche", cette bière arbore une robe plutôt foncée, tirant presque sur l'ambré, avec des reflets blonds pâles à la lumière. Elle est trouble, comme toute bière blanche et est surmontée d'un col de mousse blanche très (trop ?) fugace (mais peut-être est-ce dû au verre qui n'était pas forcément adapté, mais c'est l'un de mes verres de dégustation préférés pour sa capacité à conserver les arômes de la bière... Enfin bref !). 

Au nez, la mousse nous offre des arômes beaucoup moins citronnés que ceux d'une blanche classique belge. Ce qui s'explique par le fait que ce n'était pas l'objectif recherché par les brasseurs. C'est une blanche bavaroise qu'ils ont voulu faire, c'est-à-dire sans ajout d'épices, au contraire des blanches typiques belges. Ces arômes sont plus donc plus doux, alliant des notes fruitées et vanillées, et des notes plus herbacées de houblon.

En bouche, on trouve une bière douce offrant des saveurs fruitées et vanillées, tout comme au nez. S'y ajoutent d'importantes notes fleuries, et une touche citronnée au "grumage". L'amertume en fin de bouche est légère, mais persistante assez longtemps en bouche une fois la gorgée avalée.

Une bière intéressante sans être forcément extraordinaire. Elle est cependant différente, et c'est un atout : je m'attendais à une blanche belge épicée classique et j'ai été surpris de boire autre chose. C'est le propre des brasseries artisanales de proposer autre chose que les produits "institutionnels", et de ce côté là, c'est plutôt réussi. Différente, douce et rafraîchissante.



NB. Les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'ils peuvent servir d'indications.