dimanche 28 mai 2017

Avec la 4 Planches, ça sent le sapin...

Je continue mon petit tour des quelques brasseries artisanales dont j'ai pu "prélever" des échantillons aux dernières Houblonnades, à Dijon, début avril. Il sera question, dans la présente bafouille, de la Brasserie d'Epenoy.

Epenoy est une commune située dans le Doubs, à une trentaine de km au Sud-Est de Besançon. Et la brasserie en question, fondée en 2014, y a ranimé de bar du village. La brasseuse, Anaïs Mesnier, est titulaire d'un Master en agro-alimentaire et a fait en partie ses armes au sein de brasseries belges et à Belle-Île-en-Mer : elle m'a expliqué par où elle était passée en Belgique, mais je n'en ai plus le souvenir bien précis (avais-je déjà trop dégusté ?), si ce n'est peut-être la "Brasserie des Légendes" à Ellezelles... peut-être... J'ai davantage le souvenir d'avoir discuté avec elle de... politique. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, bizarre... Peut-être confirmera-t-elle son parcours si elle lit ce post.

Ce qui est en tout cas sûr, c'est qu'elle propose de façon régulière une blonde, la Dam'Naïs et une ambrée, la Spinoyenne. Je n'en ai cependant dégusté aucune des deux, ayant pu déguster de la brune épicée style bière de Noël, qui n'est proposée par Anaïs Mesnier qu'une partie de l'année, et qui m'a paru, ma foi, plutôt sympathique. Pour compléter le duo de tête et en faire un trio, il faut bien évidemment ajouter celle qui est le véritable sujet de la présente bafouille : la 4 Planches ! Elle est blonde, c'est-à-dire brassée à partir de malt pâle (sans plus de précision sur la/les variété(s)...), de trois houblons différents (pas plus de précision non plus, mais rien n'est perdu !) et... de liqueur de sapin. Ale de fermentation haute, refermentée en bouteille, elle n'est ni filtrée ni pasteurisée, à l'instar de nombre de productions artisanales. Elle titre 6.5 % de teneur en alcool. ce qui en fait une bière semi-forte qu'on boira plutôt fraîche, autour de 5 à 6 ° C (je précise, comme d'habitude qu'il ne s'agit que de mon humble avis, vous faites ce que vous voulez...).

La voici : 


Une chose de sûre avant tout : certes, ça sent le sapin - et d'aucun le dira dès la première inspiration - mais pour le coup cette réflexion n'induira rien de négatif, voire de morbide. Elle sent tout simplement le sapin... Et c'est pas désagréable !

Au visuel, elle affiche une robe blond pâle de vive effervescence, couleur paille ou... bois de sapin, légèrement trouble avec un léger dépôt, surmontée d'une tête de mousse blanche aux fines bulles très peu collante, persistante en anneau le long de la paroi du verre

Au nez, cette tête de mousse exhale des arômes légers et discrets de malt pâle, panifié, accompagnés de notes boisées et résineuses et d'une touche d'épines de sapin.

En bouche, l'entrée est vive et fraîche, débouchant sur un corps de consistance fraîche et légère, aux saveurs légères elles aussi. Le corps dévoile de légers tons acidulés, citronnés, s'associant à des saveurs boisées, résineuses, et cette même impression d'aiguilles de sapin. Le tout s'accompagne de notes céréalières, de malt panifié, ainsi que de touches épicées précédant une amertume herbacée légère mais suffisamment présente pour être désaltérante.

Une étonnante impression de légèreté se dégage de cette bière, titrant pourtant 6.5 % de teneur en alcool. Sympa par temps chaud lorsque l'on est en quête de légèreté, de rafraîchissement et, en même temps, d'originalité. Encore une belle découverte des Houblonnades ! J'avoue avoir moins d'imagination quant à ce qui peut l'accompagner. Pourquoi pas une salade de chèvre, peut-être du poisson mariné et rôti au barbecue, du Manchego romarin ou un bout de Saveur du Maquis corse. 

Pour plus de renseignements sur la brasserie : 
Anaïs Mesnier
Brasserie d'Epenoy
38 Grande Rue
25800 Epenoy
Ouverture pour dégustation et vente (sur place ou à emporter) du mercredi au vendredi de 16h à 19h et le samedi de 10h à 18h.

dimanche 14 mai 2017

La 3 Ter, quand brasseurs et torréfacteurs se rencontrent...

Je continue mon débrief des échantillons rapportés des Houblonnades (Dijon, 8 et 9 avril 2017). Et cette fois montons à la capitale qui, bien évidemment, n'est pas restée en marge de l'expansion de la brasserie artisanale innovante de ces dernières années.

Il est effectivement question pour cette petite bafouille de blog de l'un des nombreux produits de la Brasserie la Goutte d'Or, située dans le quartier du même nom, dans le XVIIIe arrondissement de Paris (Nord de la capitale). Précisons qu'elle est située exactement rue de la Goutte d'Or. Brasserie La Goutte d'Or, rue de la Goutte d'Or, quartier de la Goutte d'Or, qui vous sert pour partie des breuvages dorés. Si avec ça vous arrivez à la louper, je ne peux plus rien pour vous... Je n'en sais pas beaucoup plus sur la brasserie que ce qui est écrit sur le site, et je pense que ça ne vous déplaira pas, vous lecteurs, de ne pas avoir à vous farcir un post de 10 pieds de long, pour une fois. Pour plus d'infos, je vous suggère donc de cliquer sur le lien à la fin de cette bafouille.

Il est surtout question ici de la "3 Ter", bière dont le nom est issu d'une partie de l'adresse d'une maison de torréfaction, Café Lomi, basée au 3 Ter rue Marcadet, c'est à dire à peine à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau de la rue de la Goutte d'Or. Il était donc fatal qu'à un moment ou l'autre, ces artisans du goût se rejoignent. C'est comme ça qu'est né la "3 Ter", résultat de l'ajout de cafés fraîchement torréfiés au brassage d'une bière puissante du style Triple. On a donc affaire à une bière de fermentation haute, brassée avec ajout de café, refermentée en bouteille, agrémentée de houblon Mandarina Bavaria (nouveau houblon aromatique allemand aux notes d'orange et de mandarine). Elle titre 8.5 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière forte qu'on peut déguster à environ 9-10° C (à mon humble avis comme d'habitude, vous faites ce que vous voulez...).

La voici :


Au visuel, elle arbore une robe ambre foncé au trouble relativement important et aux reflets cuivrés, surmontée d'une tête de mousse blanc cassé à grosses bulles, vive, collante en "petits bouts" de dentelles, peu persistante.

Au nez, les arômes sont bien perceptibles et donnent un beau mélange de notes fruitées, sur les agrumes je dirais, et torréfiées, bien équilibré. Le tout agrémenté de notes épicées plutôt prononcées. Des arômes intenses et carrément agréables.

En bouche, l'entrée est vive et relativement sèche, donnant sur un corps puissant et charpenté à la manière des triples classiques - en cela, c'est déjà une réussite -, fruité sur les agrumes comme l'orange et plein de notes épicées prononcées. De belles touches torréfiées entourent le tout, amenant une légère dureté qui équilibre bien un corps moelleux. L'amertume s'avère plutôt modérée pour une triple, avec des notes torréfiées et fruitées, peu persistante. Les saveurs torréfiées,elles, persistent bien.

Une triple classique par ses pointes épicées et ses belles saveurs fruitées, et originale par ses notes torréfiées sympas. Elle m'a fait une première impression pas forcément positive, je dois l'avouer, justement du fait de ce mélange. Mais ce n'était que la première impression. Au fil de la dégustation, j'ai appris à l'apprécier. Les 8.5 % d'alcool y sont peut-être pour quelque chose... (boutade !). Rien d'étonnant : en m'arrêtant à leur stand, j'avais eu la chance de pouvoir déguster leur "Assommoir", Imperial Stout au gingembre qui m'avait déjà laissé une belle impression. La "3 Ter" confirme le talent des brasseurs Quentin et Thierry. Ils la conseillent avec du Tiramisu, du chocolat "ou autres gourmandises", ce sur quoi je ne peux les contredire. 

Pour en savoir plus sur la brasserie : www.brasserielagouttedor.com

Vous pouvez retrouver la "3 Ter" chez Bières des Terroirs, rue Crébillon à Dijon (quartier Zola-Monge), 03 71 19 90 97, www.bieresdesterroirs.fr .
Et peut-être chez d'autres ? Qu'ils se dénoncent...

mardi 9 mai 2017

Icauna Pale Ale, et si on allait dans l'Yonne ?

Je continue mon petit débrief des quelques échantillons que j'ai ramenés des Houblonnades, en avril à Dijon. Oui, je sais, ça fait déjà un mois, et je n'ai livré mes impressions que sur La Part des Hommes #2 d'Elixkir ! Mais on fait ce que l'on peut avec le temps que l'on a... On va remédier à tout cela doucement mais sûrement.

Et cette fois, partons donc dans l'Yonne, à la Brasserie Popihn, basée à Vaumort dans les environs immédiats de la ville de Sens. Il s'agit d'une toute jeune brasserie puisqu'elle compte à peine deux mois d'existence. Mais ses fondateurs n'ont certainement pas seulement deux mois d'expérience dans le domaine du brassage, étant donnée la qualité de leurs produits. Je n'ai rapporté de mon périple aux Houblonnades que leur Pale Ale. Mais j'ai pu, en m'arrêtant à leur stand, déguster deux autres de leurs produits : leurs NEIPA (pour New England IPA, nouveau style en plein essor depuis quelques mois, reprenant le style IPA, bien entendu, mais avec des houblons venus notamment de régions comme l'Océanie, visant moins l'amertume qu'un caractère ultra-fruité, tropical. Avec, parfois, ajout de vrais fruits lors du brassage afin d'accentuer ce caractère.), qui ont la caractéristique d'être en plus fermentées en partie avec une souche de levure "Brett" (pour Brettanomyces, souche de levure sauvage utilisée en particulier pour la réalisation des lambics, gueuzes et autres wild ales, en Belgique et ailleurs.). Eh bien, cela a été une belle découverte. Je n'ai pas pu en ramener pour les présenter, mais peut-être recroiserai-je la Brasserie Popihn dans l'avenir... C'est à espérer en tout cas ! 

Mais revenons à l'Icauna Pale Ale, style un peu plus classique aujourd'hui. Elle est blonde, "brassée avec l'orge de la ferme", et agrémentée de trois houblons : le Citra, aromatique aux notes tropicales, notamment sur les agrumes ; le Mosaïc, aromatique aux notes là aussi sur les fruits tropicaux et agrumes, accompagnées de notes plus résineuses, le pin par exemple ; le Summit, un amérisant qui peut amener une amertume prononcée et franche à la bière, plutôt sur les agrumes là aussi. Elle titre 4.8 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère qu'on boira relativement fraîche, autour de 6-7° C à mon humble avis.

La voici : 


Au visuel, elle montre une robe blond pâle, couleur paille, légèrement trouble, aux reflets dorés. Le tout surmonté d'une tête de mousse blanche fine, collante en fines dentelles, persistante en un fin anneau le long des parois du verre.

Au nez, de cette mousse se dégagent des arômes prononcés de houblons, plein de notes citronnées, fleuries, accompagnées de touches résineuses et épicées. Des arômes agréables et le fait qu'ils soient prononcés, bien perceptibles est une belle performance. Ce n'est (à mon humble avis encore une fois) pas gagné à chaque fois pour des bières aussi légères.

En bouche, l'entrée est vive et citronnée, et débouche sur un corps de texture légère, mais plutôt puissant pour une bière si peu alcoolisée. Il s'avère équilibré entre des saveurs citronnées prononcées, vives et rafraîchissantes, et un côté doux et moelleux plus proche de l'orange. Le tout est entouré de touches florales et résineuses, et débouche sur une amertume herbacée légère mais suffisamment prononcée pour se révéler désaltérante, en un bon complément à ses notes rafraîchissantes. Persistance citronnée et herbacée relativement longue.

Une pale ale riche en arômes, en saveurs, et en vertus rafraîchissantes et désaltérantes, notamment du fait d'un faible taux d'alcool. Une belle découverte à faire, notamment si on en a marre des lagers de supermarché qui, certes, rafraîchissent mais n'apportent aucun plaisir gustatif. L'Icauna Pale Ale a leur légèreté, mais apporte une palette aromatique qui va du fruité au résineux, en passant les fleurs, des plus intéressantes. De surcroît, je lui ai trouvé une puissance de saveurs que j'ai rarement trouvée dans d'autres bières artisanales aussi légères. A découvrir en tout cas, si vous avez le loisir de passer par Sens. A essayer accompagnée de fruits de mer par exemple, d'un bon burger, d'un bout de Tomme aux fleurs, ou encore une salade de fruits tropicaux au dessert.

Lire aussi : 


lundi 1 mai 2017

Elixkir passe au rouge

Oui, la Brasserie Elixkir est passée au rouge et en a même été récompensée ! Bon, calmez-vous, nulle histoire illégale ou de favoritisme policier ici ! C'est juste l'un des jeux de mots pas drôles dont j'ai le malheur d'avoir le secret...

Il est question ici de l'une des dernières productions de la désormais bien connue de ces pages Brasserie Elixkir : La Part des Hommes #2, deuxième expérience de sa gamme de bières vieillies en fût. Elle fait suite à La Part des Hommes #1 qui n'était autre que l'Elixkir triple vieillie trois mois en fût de Bourbon. Même principe pour ce deuxième brassin éphémère, à cette différence près que l'Elixkir triple a cette fois-ci été mise à vieillir en fût de vin rouge de Bourgogne durant... 13 mois ! Et c'est grâce à ce nouveau breuvage que la brasserie, et bien entendu ses fondateurs Guillaume et Amélia, ont raflé pour la deuxième année consécutive le premier prix "Coup de coeur du public" lors de l'édition 2017 du festival dijonnais de dégustation de bières artisanales "Les Houblonnades". En 2016, c'est leur IPA qui avait recueilli les faveurs du public. Cette année, ils ont encore placé haut la barre avec une bière, certes très forte, mais douce malgré tout en bouche. Je m'en étais fait une première fois la réflexion lors de mon passage aux "Houblonnades" le 9 avril : La Part des Hommes #2 fut ma première dégustation à mon arrivée - autant commencer fort direct... - et mon palais n'était donc pas encore entamé par d'autres dégustations. J'avais encore affaire - j'ai l'impression de l'écrire à chaque nouveau post au sujet d'Elixkir... - à une merveille.

La voici : 


Comme je l'ai dit plus haut, cette bière est brassée sur la base de la recette de la triple, que Guillaume et Amélia ont ensuite fait vieillir tranquillement durant treize mois en fût de vin rouge de Bourgogne. L'Elixkir triple en elle-même est déjà plutôt impressionnante par son degré d'alcool puisqu'elle titre, avant sa mise à maturation, 8.8 % par volume. A la sortie, cette deuxième bière vieillie en fût titre 10.4 % de teneur en alcool. Comme pour le premier "opus" en fût de Bourbon, cela s'explique par la présence encore importante d'alcool du vin rouge dans le bois de la barrique, ainsi que par l'évaporation d'une partie de l'eau de la bière qui a pour effet immédiat de faire grimper le taux d'alcool.

Au visuel, c'est une robe ambrée trouble qui s'offre aux yeux, traversée de reflets cuivrés. Elle est surmontée d'une tête de mousse blanc cassé fine, collante en grosses dentelles, bien persistante.

Au nez, ce col de mousse dégage des arômes prononcés, mais volatiles cependant. C'est un ensemble vineux très agréable qui se décompose en de belles notes de fruits rouges et noirs (cerise, raisin...), légèrement acidulées. Le tout est contrebalancé en un bon équilibre par une touche de malt se traduisant par des notes briochées. L'ensemble s'accompagne de pointes alcoolisées et vineuses.

En bouche, l'entrée est finement pétillante, suivie d'un corps puissant et vineux aux notes d'abord moelleuses, biscuitées à briochées, puis plus vives et fruitées avec toujours ces mêmes saveurs de fruits rouges, notamment cerise et framboise. Le tout est entouré de pointes alcoolisées prononcées et chaleureuses, légèrement tranchées par une amertume herbacée discrète. Persistance fruitée et vineuse moyenne et chaleur un peu plus longue à s'estomper.

Encore une dégustation de produit venu de chez Elixkir, et encore une très agréable surprise. Ici encore, le bois du fût de vin rouge a joué son rôle très efficacement et tout y est : puissance, notes briochées de malt, notes fruitées vineuses, pointes alcoolisées, le tout en un ensemble harmonieux. C'est toute la magie du vieillissement en fût... Rien de très étonnant après treize mois passés en tonneau de vin. Que dire de plus ? Pas grand chose, si ce n'est : vivement La Part des Hommes #3 ! Pour en apprécier encore plus la dégustation, pourquoi ne pas l'accompagner d'un bon plat mijoté comme une carbonade flamande, un boeuf bourguignon, un coq au vin... Ou encore, pourquoi pas là aussi, un bon morceau de vieux Comté 24 mois, un Epoisses bien fait ou, plus doux, un Régal de Bourgogne aux raisins. Au dessert, pourquoi pas une tarte aux fruits rouges.

Petit rappel pour ceux qui veulent en savoir plus sur Elixkir : https://www.brasserieelixkir.fr/

On peut retrouver les bières d'Elixkir à Dijon, chez Bières des Terroirs rue Crébillon, quartier Zola-Monge (http://www.bieresdesterroirs.fr/).
Ou encore, pour l'Elixkir IPA ou l'Elixkir ambrée, à la crémerie La Grapillotte, 26 rue Monge à Dijon, ainsi qu'à la crémerie-restaurant La Grapillotte, 5 rue des Grandes Varennes à Ahuy (21121).
Et bien sûr à la brasserie même, 9C rue de l'Artisanat à Couternon (21560).
Et peut-être chez d'autres, qu'ils se dénoncent ! ;-)

Lire aussi :