mercredi 27 janvier 2016

Elixkir blonde, une petite blonde dijonnaise

Dijon a sa brasserie ! 

Bon, ce n'est pas un scoop, hein, puisque ça fait quand même bien presque un an qu'elle est lancée... Mais bon mieux vaut en parler tard que jamais, non ? 

Elle a été fondée au printemps 2015 par Guillaume Paysant et Amélia Bégrand, jeunes brasseurs de 25 ans. Issus d'un Master en "Procédés fermentaires", il semblerait, que leur objectif était bien défini depuis longtemps, ce qui les a mené à étudier le brassage à Belle-Île-en-Mer, en Belgique (Saint-Feuillien, Brasserie à Vapeur), et jusqu'en Norvège... C'est tout naturellement que le brassage est devenu un métier.

Bien qu'installés à Couternon, commune très proche de Dijon, ils se veulent brasseurs dijonnais, et donc leur brasserie et leurs bières se veulent dijonnaises de même. Et pour qu'il n'y ait pas de confusion, ils ont utilisé comme symbole une icône de la vie politique dijonnaise, qui a inspiré le nom de la brasserie : le chanoine Félix Kir, résistant dijonnais, maire de Dijon de 1945 à sa mort en 1968, figure populaire dijonnaise de l'après-guerre plus connue pour la boisson qu'il aurait inventée et à laquelle son nom fut donné, le Kir. Une figure bien plus connue pour ça que pour son amour de la bière, mais peut-être était-ce un péché secret, ainsi que l'indiquent les étiquettes des bières de la brasserie : "Le péché du chanoine".

Le présent article est consacré à l'Elixkir blonde, de fermentation haute, titrant 5 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère destinée, d'après les brasseurs, aussi bien à l'amateur éclairé qu'au buveur de bière du dimanche. La voici : 


Au visuel, elle offre une robe dorée légèrement trouble, surmontée d'un léger voile de mousse blanche moyennement persistante.

Au nez, cette fine mousse exhale des arômes subtils de céréales légèrement maltées, type pain frais, accompagnés de touches florales.

En bouche, c'est une bière aux saveurs légères et, donc, plus rafraîchissante que véritablement de dégustation. Son effervescence modérée laisse place à des notes de céréales légèrement grillées, accompagnées de touches florales de houblon. Elle offre une amertume modérée mais rafraîchissante et herbacée en finale, bien persistante en bouche.

Une bière agréable par son côté rafraîchissant, qui satisfera effectivement n'importe quel amateur, qu'il soit averti ou "du dimanche", par ses saveurs légères et subtiles et son amertume sympathique. Plus rafraîchissante que véritablement de dégustation (ce qui n'engage que moi, hein...), elle est à recommander, tout comme sa petite soeur blanche, bien fraîche sur une terrasse de café sous un rayon de soleil printanier ou estival. 


vendredi 1 janvier 2016

Terre de Bières triple, la noire

L'occasion m'a récemment été donnée, à la faveur de Noël, de goûter une bière artisanale qui, pour une fois, ne vient pas de Bourgogne, du Nord de la France ou de Belgique. Elle vient du Sud de la Bourgogne : une terre de vin, le Beaujolais. Et oui, cette terre bien connue pour son Beaujolais Nouveau et, fort heureusement, pour d'autres breuvages de bien meilleure facture, produit aussi de la bière. De toute façon, pourquoi le Beaujolais ferait-il exception alors que la France entière voit naître de nombreuses brasseries chaque année ? Quoi qu'il en soit, il est rafraîchissant d'entendre parler du Beaujolais pour autre chose que du vin.

Il est question ici de la brasserie "Terre de Bières"(http://www.terredebieres.fr/), brasserie artisanale à la gamme de bières développée, comprenant une dizaine de références classiques (blanche, ambrée, blonde, brune), mais aussi plus spéciales (aux fruits, noire, rousse, de Noël, de printemps...). Et, comme l'indique le titre de cet article, c'est à la bière noire de cette brasserie que j'ai pu goûter : la "Terre de Bières triple", que voici : 


Il s'agit là d'une bière issue de malts fortement touraillés (chauffés à température très élevée, leur donnant une couleur très foncée et des saveurs grillées intenses, voire torréfiées), de fermentation haute, titrant 8 %  de teneur en alcool, ce qui en fait une bière forte. En alcool comme en saveurs. On la boira plutôt aux alentours des 9-10° C.

Au visuel, elle offre aux yeux une robe noire quasi-opaque, aux légers reflets allant de l'acajou au bordeaux, surmontée d'un col de mousse brun clair peu persistant.

Au nez, la mousse laisse s'échapper des arômes de céréales bien grillées, de chocolat noir et torréfiés, le tout accompagné de légères notes de fruits rouges.

En bouche, elle offre une texture veloutée, crémeuse, peu d'effervescence. Au niveau des saveurs, on retrouve les céréales grillées, sur un corps entre chocolat noir et café. La finale donne une amertume légère de café, et laisse échapper de légères pointes alcoolisées. Persistance moyenne sur le grillé.

On a affaire ici à une bière où les céréales sont omniprésentes, avec une prédominance grillée, voire torréfiée, bien affirmée. Elle est agréable, et tout à fait adéquate pour les froides soirées d'hiver. Peut-être manque-t-elle juste d'un peu de moelleux pour contrebalancer l'abrupt du grillé et des saveurs de chocolat noir et de café. Mais c'est en même temps ça qui en fait une bière de caractère.