mardi 20 décembre 2016

S... Than Ever Barley Wine Ale, un monstre en costume de velours

De son vrai nom Strongest Than Ever Barley Wine Ale, cette bière m'a été présentée récemment par Thomas Chabert, co-gérant de la SAS Shopdebières, grossiste en bières basé à Nuits-Saint-Georges pour les pros, associations et même particuliers (www.shopdebieres.fr). Mais pas n'importe quel grossiste : on n'y trouve que des "Craft Beers", c'est-à-dire des bières artisanales, rares, brassées en petites quantités, venues de partout en Europe, voire de plus loin lorsque cela est possible. 

Strongest Than Ever Barley Wine Ale, voilà un nom à rallonge qui rappelle le nom à rallonge de nombreuses bières artisanales américaines. Elle est brassée par la White Pony Microbrewery, un nom qui sonne bien Anglais ou Américain aussi, non ? Eh bien figurez-vous qu'il s'agit en fait d'une bière et d'une brasserie... italiennes. La White Pony Microbrewery est effectivement une brasserie artisanale toute jeune - elle a à peine 4 ans - basée à proximité de la ville de Padoue, au Nord-Est de l'Italie, non loin de Venise. Une brasserie qui se veut créatrice de bières parfois extrêmes, mais toujours respectueuses des traditions. Des brasseurs qui se veulent créateurs de bières du style qu'ils aiment boire, ou qui reflètent les moments de leur vie ou leurs émotions (www.whiteponymicrobrewery.com).

La Strongest Than Ever Barley Wine Ale est l'une de ces créations, qui a dû vouloir refléter des émotions fortes ou des moments forts, vu la puissance alcoolisée qu'elle dégage...  Voilà effectivement une bière de fermentation haute, refermentée en bouteille, titrant... 15.1 % de teneur en alcool ! D'où, en partie, son nom de "Barley Wine Ale", le Barley Wine étant un style de bière à part entière (plus de précisions sur le style dans l'un de mes précédents posts : La "Burgonde 10" : la Côte-d'Or fait aussi du vin d'orge), puissant de saveurs et d'alcool. Voilà la première fois que j'en rencontre un aussi puissant, et c'est un vrai plaisir.

La Strongest Than Ever Barley Wine Ale


Au visuel, c'est une robe brun acajou qui s'offre aux yeux, trouble aux légers reflets rubis. Elle est surmontée d'une mousse ivoire fine, légèrement collante, persistante en un léger voile.

Au nez, elle dégage des arômes prononcés et complexes. Fruits rouges macérés dans l'alcool, notes vineuses moelleuses accompagnées de touches chocolatées et caramélisées. Les vapeurs d'alcool sont bien présentes.

En bouche, l'entrée est peu effervescente, de texture liquoreuse, qui débouche sur un corps rond et moelleux, ample. Ce dernier mêle fruits rouges et noirs et tons vineux, ainsi que des notes de chocolat au spiritueux. Un corps qui reste cependant doux, dégageant une chaleur alcoolisée modérée pour une ale titrant plus de 15 % de teneur en alcool. Une légère pointe d'amertume grillée se fait jour en fin de bouche, le tout se concluant par une longue persistance de notes chocolatées alcoolisées.

Une bière qui mérite bien, selon moi, le qualificatif que je lui ai donné de "monstre en costume de velours". Elle peut effectivement s'avérer traîtresse car on sent bien les pointes alcoolisées, mais elles ne sont pas entêtantes. Si ce n'est son caractère liquoreux, on ne sent pas ces 15.1 % de teneur en alcool, si bien compensés qu'ils sont par une grande douceur. Elle accompagnera bien la cuisine épicée ou sucrée-salée, mais aussi des fromages forts comme des bleus ou un bon Epoisses, ou encore des desserts aux fruits confits, un panettone aux fruits confits par exemple. Une chose est certaine, on est en présence d'une bière de dégustation qui est particulièrement indiquée en cette période hivernale, le soir sous une bonne couette ou dans un fauteuil près du feu. Elle remplace très bien la bière d'hiver ou de Noël.

mardi 13 décembre 2016

La Gouden Carolus X-Mas, une explosion de réglisse !

Revenons un peu aux bières de Noël ! C'est qu'on s'approche tout doucement de la date fatidique... C'est une bière de Noël belge qui est à l'honneur aujourd'hui, produite à la brasserie Het Anker, située à Malines. Elle fait partie de la gamme nommée Gouden Carolus. La Brasserie est en activité depuis 1471, année où les Béguines de Malines obtinrent du Duc de Bourgogne Charles le Téméraire exonération et de taxes et de droits d'accises sur leur production. Elle prit le nom de Het Anker en 1872. Elle produisait de la Keizersbier en référence au grand amateur de bière qu'était Charles Quint, empereur parmi les plus puissant qu'a connus l'Europe dans son histoire, né et élevé à Malines. Ce n'est que dans les années 1960 que la gamme prit le nom de Gouden Carolus, en référence aux monnaies en or de Charles Quint.

En l'honneur de ce grand amateur de bières, la gamme Gouden Carolus est une réussite ! Notamment celle-ci : 

La Gouden Carolus X-Mas (ou Christmas)


Il s'agit d'une bière de Noël, de fermentation haute, refermentée en cuve avant d'être filtrée et embouteillée. Il y aurait trois houblons ainsi que six épices que la brasserie qualifie d' "exceptionnelles". Mais elles resteront certainement secrètes un moment puisque je n'ai pas de précision. En tout cas, elle titre 10.5 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière très forte, qu'on dégustera à environ 10-12° C pour ne rien louper de la richesse de son bouquet chaleureux.

Au visuel, elle se pare d'une belle robe brune et limpide aux reflets rubis. Elle se couvre d'un col de mousse ivoire abondante, aux fines bulles, collante et persistante.

Au nez, les arômes sont prononcés et moelleux, fruités sur les fruits noirs comme la mûre, mais aussi chocolatés (chocolat noir), avec de fortes notes de réglisse. Ou peut-être est-ce le tout combiné qui donne ces arômes de réglisse ? Mais c'est en tout cas très surprenant... Et agréable !

En bouche, l'entrée est douce, moyennement vive. S'ensuit un corps de texture liquoreuse moelleux très agréable, mêlant les fruits noirs et le chocolat noir. La réglisse fait son apparition de façon prononcée sur la fin de bouche, avant une légère touche d'amertume grillée. Persistance moyenne sur la réglisse et le grillé, accompagnée d'une chaleur du plus bel effet, qui monte doucement et la rend des plus sympathique.

Il s'agit là de l'un de mes coups de coeur de ces deux dernières années : je l'ai découverte il y a un an, mais je n'avais, à cette époque, ni le coeur ni le temps d'écrire dessus. Je me rattrape cette année. Pierre, le "Rigolo chauve" du Comptoir de Bières de Chenôve (21300), m'avait demandé il y a un an si j'aimais la réglisse : ce fut "oui" sans hésiter ! Il m'a reposé la même question cette année-ci, et la réponse a été la même il y a deux semaines. Dès l'année dernière, elle m'avait séduit par son caractère puissant, son corps moelleux où se mêlent certainement le malt, les épices et les houblons pour lui donner ces saveurs chocolatées et réglissées prononcées, sa belle chaleur. Rien n'a changé cette année. Une belle réussite ! Mais attention, comme le dit Pierre, il faut aimer la réglisse...

Une bière à retrouver
- au Comptoir des Bières 138 ter avenue Roland Carraz, 21300 Chenôve, www.comptoirdesbieres.net ; dites-leurs que vous venez de la part de "Secrets de Bières", ça leur fera zizir ! 
- chez bien d'autres encore, que je ne connais pas, qu'ils se dénoncent ! ;-)

Plus d'infos sur la brasserie Het Anker sur www.hetanker.be .

Avis aux amateurs et santé à tous ! 

jeudi 8 décembre 2016

La Chargeoise de Noël, entre douceur et chaleur

Il y avait longtemps que l'on n'y était pas allé, alors en route pour Chargey-lès-Gray, en Haute-Saône (70) à proximité de Gray, et sa brasserie locale haute en couleurs : la Brasserie de La Rente Rouge et son brasseur Mathieu Bernard.

Et cette fois, c'est pour sa bière de Noël. S'il aime explorer des styles exotiques comme les IPA et autres bières bien fruitées, Mathieu peut aussi verser dans la tradition, ainsi celle des bières de Noël. Il fait de la bière de Noël depuis 2010, mais je ne l'ai rencontré qu'il y a deux ans, je n'ai goûté sa bière de Noël qu'il y a un an. L'étape suivante, un an après, ne pouvait être que de lui consacrer enfin une bafouille de blog. Eh oui, chez "Secrets de Bières", les idées mettent parfois le temps à faire leur chemin...

Voici donc : 

La Chargeoise de Noël


Cette bière, Mathieu la veut collée à l'esprit "bière belge de Noël", où le malt et les épices sont prépondérants, pour donner des saveurs corsées et chaleureuses aux bières brassées. Il utilise forcément du malt pâle pour les sucres fermentescibles, mais aussi des malts plus foncés, qui donneront sa couleur sombre à sa bière, ainsi que des saveurs assez fortes. Et donc, des épices, mais sans plus de précision. Il va falloir les trouver... Au reste, c'est une bière de fermentation haute, refermentée en bouteille. Elle titre 6.8 % de teneur en alcool, ce qui en fait une  bière semi-forte, moins forte que la plupart des bières belges de Noël, qui montent en général à 8-9 %, voire plus. A consommer, à mon humble avis, à 9-10° C.

Au visuel, elle dévoile une robe rousse aux reflets cuivrés, avec un léger trouble. Sa mousse, couleur ivoire, vive et à grosses bulles, peu collante, disparaît (trop ?) rapidement après le service.

Au nez, les arômes sont bien perceptibles malgré cette mousse qui disparaît rapidement, sans être trop prononcés. Doux et chaleureux, ils mêlent des notes épicées évidentes de cannelle, de gingembre (sous réserve, à vous de voir...), ainsi que des notes moelleuses de caramel. Au milieu de tout ça, des tons grillés ne manquent pas de se rappeler à notre bon souvenir, ce qui n'est pas désagréable.

En bouche, l'entrée est finement effervescente, laissant rapidement la place à un corps où le malt tient une place prépondérante, laissant s'échapper des saveurs caramélisées moelleuses, relevées de saveurs grillées prononcées. Se mêlent à tout cela des notes épicées agréables, qui amènent un côté chaleureux non moins agréable, couvrant une amertume très légère aux notes de grillé, voire de brûlé. La persistance, sur la chaleur et les épices, s'avère moyennement longue.

Voilà une bière de Noël agréable, où l'équilibre entre la douceur et le côté chaleureux des épices a été plutôt bien trouvé. Les tons très grillés amènent un petit quelque chose en plus qu'on ne trouve pas dans toutes les bières de Noël. Elle confirme en tout cas que, comme bière de saison froide, mieux vaut ne pas la boire trop fraîche, on n'y gagnerait rien. Mathieu la conseille avec du fromage à pâte pressée cuite comme du Comté : pourquoi pas du vieux, ou encore du vieux gruyère suisse. On peut l'essayer aussi avec un bon vieux pain d'épices, ou tout simplement - pourquoi faire compliqué ? - une crème caramel, une crème brûlée... Bref, avis aux amateurs et santé à tous !

Découvrez-en un peu plus sur la brasserie sur son site www.larenterouge-brasserie.fr

On peut retrouver la Chargeoise de Noël
- à la crèmerie-épicerie fine "La Grapillotte", 26 rue Monge au centre-ville de Dijon (21000) ou 5 rue des Grandes Varennes, ZAC d'Ahuy (21121) ; 03 80 30 36 91 (rue Monge) ou 03 80 55 69 60 (Ahuy).
- à la Cave "Bières des Terroirs", 28 rue Crébillon au centre-ville de Dijon (quartier Zola-Monge), www.bieresdesterroirs.fr, 03 71 19 90 97 ; 
- et sans doutes dans d'autres boutiques, mais je ne les connais pas, qu'elles se dénoncent ! 

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mardi 6 décembre 2016

Retour à... Tours pour une IPA "Royale"

Nouveau petit détour, sur les bords de la Loire, par la Compagnie Tourangelle de Bière (CTB) et sa gamme "Royale". 

Une première bafouille, "La Compagnie Tourangelle de Bière, une ambition... Royale ?" (29 novembre 2016), avait présenté la brasserie, ses objectifs (à retrouver sur le site www.biere-artisanale-ctb.fr), mais seulement une seule des bières de la gamme : la Royale Pale Ale. Ben oui, faut pas déconner, il y avait déjà bien assez à lire comme ça ! 

Alors réparons le manque, puisque cela est possible ! Nicolas Seyve, brasseur beaunois de la microbrasserie Belenium, m'avait offert la possibilité de goûter les deux premières bières de la CTB. Alors ne laissons pas la Royale Pale Ale toute seule, ajoutons-y : 

La Royale India Pale Ale Session #1


La Royale IPA (pour un petit historique du style IPA, voir mon post "L'Elixkir IPA, quand la mode a du bon"), bière issue du brassage de quatre types de malt : du malt "Pale", qu'on qualifiera de malt "de base", à peine plus coloré que le malt pâle du type Pils, destiné à donner déjà un bon début de corps savoureux à la bière ; du malt Caramunich, malt caramélisé foncé, touraillé à haute température (220° C), destiné à donner une couleur ambrée foncée ou cuivrée et à développer des notes biscuitées à caramélisées ; du malt Munich 15, malt pâle pouvant aussi servir de "base", destiné à donner à la bière des notes légèrement caramélisées, miellées, ou panifiées ; du malt Munich 25, dont les caractéristiques sont similaires à celles du malt Munich 15, mais plus accentuées. L'assaisonnement du moût se fait avec cinq types de houblon : l'Amarillo, floral et épicé, d'amertume prononcée ; le Cascade, plus aromatique qu'amer, floral et épicé lui aussi ; le Colombus, aromatique sur les agrumes et les épices, et amérisant ; le Citra, aromatique donnant des notes tropicales à la bière (agrumes), souvent utilisé pour le brassage d'IPA ; le Simcoe, aromatique et amérisant, aux notes de fruits de la passion, d'abricot et résineuses. Après tout ça, je ne vous raconte pas la complexité de la bière... Bref, au-delà de ça , il s'agit d'une bière de fermentation haute, refermentée en bouteille, titrant 5.6 % de teneur en alcool, qu'on peut consommer (je pense...) au tour de 6-7° C afin de profiter des arômes et de sa fraîcheur en sus.

Au visuel, on distingue une robe cuivrée intense aux reflets rougeâtres, trouble. Le col de mousse est abondant, de couleur ivoire et de consistance plutôt crémeuse, laisse une belle dentelle collante sur la paroi du verre, longuement persistant.

Au nez, ce sont des arômes prononcés qui se dégagent de ce beau col de mousse. On distingue au premier chef des fruits exotiques tels que les fruits de la passion et les agrumes, accompagnés de notes fleuries. En cherchant plus profondément, on peut distinguer des touches caramélisées, équilibrées de tons résineux.

En bouche, l'entrée est vive et sèche. Le corps est puissant mêlant notes de fruits exotiques et fleuries prononcées. L'orange et le pamplemousse ne sont pas en reste. Les tons caramélisés sont présents, bien que très discrets sous cette explosion fruitée. Des notes épicées et résineuses se font jour ensuite, aboutissant à une amertume résineuse et herbacée marquée et persistante.

On sent, avec cette bière - d'un type relativement difficile à brasser -, qu'on n'a pas affaire à des "lapins de trois semaines du brassage" (pardon pour l'expression, mais je l'aime bien...). Il y a du travail derrière tout ça, de la recherche et des expériences. On ne fait pas une bière dont les saveurs sont à ce point explosives sur un coup de tête. Une belle puissance, de la complexité, une amertume qui vient rapidement et qui persiste mais qui laisse tout de même la place aux notes fruitées pour s'exprimer. Encore une découverte sympathique, quoi... Les brasseurs, Maxime et Karim, la conseillent avec des plats épicés asiatiques, indiens ; mais aussi avec du sucré-salé tel que des endives caramélisées, des viandes rouges ; et des desserts au citron, comme la tarte au citron meringué. De façon plus générale, on peut essayer de l'accompagner de gibier bien relevé, des poissons et viandes fumés, du chocolat blanc ou des desserts aux agrumes.

Un petit clin d'oeil à Nicolas Seyve, de Belenium chez qui cette Royale IPA a été brassée, qui a tenu à souligner que, même chez Belenium, on sait brasser de l'IPA. Personnellement, je le savais déjà, mais je peux l'officialiser maintenant... ;-)

Compagnie Tourangelle de Bière, Tours (37), www.biere-artisanale-ctb.fr 

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vendredi 2 décembre 2016

Belenium chez Loiseau, la suite !

Il faut croire que la collaboration entre la microbrasserie beaunoise Belenium et la Etablissements Bernard Loiseau (voir mon article Belenium chez Loiseau du 22 juillet 2016) a bien fonctionné - et fonctionne toujours bien ! 

De  fait, puisqu'aux "Blanche de Blanche" et "Blonde au Miel" est venue s'ajouter une petite troisième, de caractère résolument bourguignon : 

la "Blonde au Cassis"


Je vous épargne le laïus de présentation de la microbrasserie Belenium, c'est bien loin d'être la première fois qu'il y est fait allusion dans ces bafouilles de blog (cf. liens en fin de post). Je vous épargne aussi celui sur la collaboration entre Belenium et les établissements Bernard Loiseau, visant à donner à la bière une place de choix en accompagnement de la gastronomie (cf. lien ci-dessus). Bref, pas trop de lecture cette fois-ci. 

Mais revenons à la petite nouvelle ! Voilà donc la "Blonde au Cassis", brassée à partir de malts d'orge et de froment, auxquels s'ajoute l'utilisation de houblon(s) aux notes fleuries et épicées et à la fine amertume. De fermentation haute, elle est refermentée en bouteille à l'aide de nectar de cassis et d'une lichette de sirop de cassis. Nicolas Seyve ne voulait pas que cette bière soit une bière aux fruits dans le sens bière brassée avec ajout de jus de fruit, ou de fruits, hors fermentation, donc pas d'une bière sucrée. Et c'est effectivement ce qu'il a réussi à faire. Comme ses deux soeurs issues de la collaboration Belenium-Loiseau, elle titre 5.6 % de teneur en alcool, ce qui en fait une  bière légère. On la consommera à environ 8° C (à mon humble avis, comme toujours).

Au visuel, on découvre une bière à la robe blond foncé, trouble, laissant transparaître des reflets plus clairs, presque blonds pâles. L'effervescence est fine, peu vive, dansante, élégante et tranquille en deux mots. Le tout est surmonté du col blanc caractéristique des Belenium : très fines bulles, consistance presque crémeuse, bien collante à la paroi du verre, longuement persistante.

Au nez, elle dégage d'entrée des arômes fruités de cassis bien perceptibles au début, plus discrets par la suite. On peut distinguer, au-delà de ça, des touches fleuries assez caractéristiques de la "patte" de Nicolas Seyve.

En bouche, l'effervescence d'entrée se montre fine mais s'apaise rapidement. Le corps se déploie ensuite amplement dans la bouche, laissant s'échapper ces mêmes notes fruitées de cassis, qui ne laissent cependant apparaître aucun caractère sucré. Le tout s'accompagne de notes fleuries et de céréales maltées à faible température. La fin de bouche se caractérise par une légère amertume herbacée et de fines touches épicées, moyennement persistantes.

Cette bière incluant l'utilisation de jus de fruit lors de la fermentation, nouveauté chez Belenium, a atteint l'objectif que s'était fixé Nicolas : une bière aux saveurs fruitées mais non-sucrée. N'étant pas, moi-même, un grand adepte des bières aux fruits, sauf si elles ne sont pas sucrées et acidulées, elle m'apparaît pourtant agréable et rafraîchissante. Donc, pari réussi en ce qui me concerne. Le cassis est prononcé mais pas sucré, et se trouve être bien équilibré par le côté fleuri et légèrement épicé. Elle pourrait bien accompagner de la viande blanche, aux saveurs légères, ou de la charcuterie séchée de boeuf, comme de la Bresaola. Pourquoi pas, au dessert, du sorbet au cassis ou autres fruits noirs et rouges.

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jeudi 1 décembre 2016

Elixkir Noël, le plein d'épices et de caramel

Encore une Elixkir ! Oui, mais celle-là n'est pas une nouvelle à proprement parler. Il s'agit d'une nouvelle pour l'année 2016, mais elle avait déjà été brassée en édition limitée et commercialisée il y a tout juste un an. On parle bien évidemment, comme l'indique le titre de cette nouvelle bafouille, de l'Elixkir de Noël. Il se trouve qu'elle n'a pas eu droit, l'année dernière, à son petit post, au contraire du reste de la gamme.

Je ne reviendrai pas sur les explications de ce qu'est une bière de Noël, ni sur les distinctions - si minimes soient-elles - qu'il y a à faire avec les bières d'hiver. Pour plus d'infos - par ailleurs largement venues du brasseurs d'Elixkir Guillaume Paysant - je vous renvoie à mon article "La Saint-Rieul d'hiver, et un peu de Noël..."

Pour la deuxième année, Guillaume Paysant et Amélia Begrand, nous gratifient d'une bière de Noël issue de 10 malts différents et de 5 houblons. On n'en saura pas plus, mais rien que cela laisse augurer une bière complexe. D'autant plus que des épices, tout aussi peu connues, y sont ajoutées, comme dans de nombreuses bières du même style. De fermentation haute, elle est refermentée en bouteille, comme toutes ses soeurs et titre 6.2 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte. Comme toute bière de Noël, il vaut mieux (à mon humble avis, je n'aurai de cesse de le dire) la déguster à température "élevée" par rapport à bien d'autres, autour de 10-12° C. Il s'agit d'une bière de saison froide, qui doit réchauffer, ou tout du moins en donner la sensation.

La voici : 

L'Elixkir "Bière de Noël"


Au visuel, elle montre une robe d'un roux foncé au léger trouble et aux reflets cuivrés à acajou. Effervescence fine et plutôt peu vive. Le tout est surmonté d'une mousse blanc cassé fine, légèrement collante, moyennement persistante.

Au nez, ce sont des arômes qui paraissent légers, mais dont se dégagent des notes caramélisées, d'agrumes épicées (pour tout dire, cela m'a fait penser, à certains égards, aux arômes du vin chaud aux agrumes et aux épices), de fruits rouges, ainsi que d'épices comme de la cannelle et du gingembre, entre autres.

En bouche, l'entrée est moyennement effervescente, ouvrant sur un corps partagé entre caramélisé prononcé et chocolaté, sur lesquels s'ajoutent des saveurs fruitées où les agrumes dominent en compagnie des épices et de leur chaleur, le tout en un équilibre plutôt réussi. L'amertume de fin de bouche s'avère, elle, légère, laissant plutôt la place à une persistance épicée chaleureuse, relativement longue.

Une bière de Noël qui est un exemple parmi d'autres montrant que ce style n'a pas l'obligation d'être fortement alcoolisé pour apporter saveurs et chaleur. C'est tout le succès de la bière de Noël d'Elixkir, avec un bel équilibre entre le moelleux caramélisé et agrumeux prononcé et la vivacité chaleureuse des épices. Des saveurs prononcées qui accompagneront bien des plats riches et épicés, mais aussi des fromages à pâte dure vieux, des fromages épicés ou bleus. Mais encore des desserts caramélisés tels que de la crème caramel, ou épicés comme du pain d'épices tout simplement.

Une bière que vous pourrez retrouver, notamment, chez "Bières des Terroirs", boutique de bières bourguignonnes et franc-comtoises, rue Crébillon à Dijon (quartier Zola-Monge). Et chez bien d'autres sûrement, que je ne connais pas, et qui peuvent se manifester...

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