mardi 27 janvier 2015

La Bobeline Black Label

Spa, en Belgique, est connue pour ses cures thermales ainsi que pour son grand circuit de Francorchamps. Elle est moins connue pour ses bières locales, pourtant pas nées d'hier. Depuis 1991 effectivement, Spa a ses bières : La "Bobeline blonde", première arrivée ; la "Bobeline Black Label" et la "Blanche Fraise", toutes deux apparues dans la seconde moitié des années 2000.

Didier Dumalin, Liégeois très attaché à la région spadoise, décida de faire honneur à Spa en y créant une bière locale. A l'origine, sortirent une blonde et une brune. Cette dernière eut une existence éphémère. Après de bons débuts, il fut difficile pour la "Bobeline blonde" de survivre. Après avoir failli disparaître en 2004, elle connut une belle relance et on la trouve désormais à peu près partout dans les bars et restaurants de Spa, mais aussi dans la distribution. Et, je l'espère, bientôt aussi chez "Secrets de Bières" en France... Didier Dumalin donna à ses bières le nom de "Bobeline", venu du terme "bobelin" car il s'agit d'un mot qui colle à la ville de Spa : c'est ainsi que ses habitants appelaient, dans le temps, les étrangers en venus à Spa en cure thermale. C'est en 2006 que la "Bobeline Black Label" est venue rejoindre la blonde et la blanche pour le plus grand plaisir des amateurs et connaisseurs. Il s'agit effectivement d'une belle réussite !


La "Bobeline Black Label" est une brune sombre aux reflets rougeâtres légèrement vineux, limpide. Elle est surmontée d'un col de mousse couleur chamois très abondante et très vive (attention à l'ouverture de la bouteille !). Mousse persistante aux senteurs prononcées.

S'en dégagent des arômes agréables et étonnants. S'y mélangent chocolat noir et fruits rouges (mon impression sur le coup a été : tablette de chocolat noir incrustée de morceaux de fruits rouges confits). A cette impression se mêle un caractère vineux (Madère, Porto...). Des notes levurées complètent le tout.

En bouche, on retrouve dans cette bière puissante ce mélange caractéristique chocolat noir-fruits rouges, et ces notes vineuses. Sa pétillance, légère, donne à cette bière un caractère liquoreux qui ne gâche rien, bien loin de là. Une bière donc tout en douceur et rondeur, qui se termine par une amertume légère et sur une pointe alcoolisée.

Une bière d'une grande douceur malgré ses 8.5 % de volume d'alcool. On la boira au-dessus de 10° C, autour de 12 à 14° C. même...

Une bière qui allie puissance et rondeur, qui n'a rien d'une bière légère et désaltérante, mais au contraire tout d'une bière de dégustation. Elle accompagnera très bien un plat en sauce tel que des boulettes liégeoises-purée. Mais aussi, devant le feu, un bon bout de chocolat noir, simple ou aux fruits rouges.

Une très belle expérience pour les amateurs de brune ! 

mercredi 14 janvier 2015

Belenium Noël : la "bière pain d'épices"

Dernière née de la toute jeune brasserie Belenium de Beaune (21), la Belenium Noël est la bière que je qualifie de "bière pain d'épices". Ce qualificatif vient de moi car cette bière, par ses arômes et saveurs, me rappelle le pain d'épices. Mais cela reste du domaine de l'interprétation. Il faut l'essayer pour se faire son opinion...

On dira peut-être que présenter une bière de Noël alors que Noël est passé depuis trois semaines est un peu débile... Je répondrai "NON" ! Les bières de Noël, avant d'être de Noël, sont des bières d'hiver que l'on commence à consommer en novembre-décembre et qui restent en vente jusqu'en mars, au moins... Certaines, devant l'immense succès qu'elles rencontrèrent à leurs débuts, sont désormais en vente toute l'année. Exemple parmi les plus connus : la Chimay bleue qui n'était, à la base, destinée qu'à être brassée pour Noël et l'hiver. Je serais en fait presque tenté de dire que l'appellation "bière de Noël" tient davantage de l'effet de mode ou du marketing que véritablement à la période de Noël. Il s'agit en général de bières plus fortes en alcool que les autres, souvent foncées. Lors de leur brassage, les brasseurs ajoutent des ingrédients supplémentaires pour leur donner des arômes et saveurs atypiques, souvent des épices. Cela, mélangé à un volume d'alcool plus important, leur donne un caractère chaleureux idéal pour les soirées d'hiver.



Bref ! Revenons à la Belenium Noël. Il s'agit d'une bière brassée sur la même base que la "Belenium Ambrée N°2", bière aux notes caramélisées et vanillées, mêlées à des touches épicées sur la fin. Lors de l'ébullition, les brasseurs font infuser divers ingrédients pour donner à cette ambrée un caractère différent de sa soeur : cannelle, coriandre, gingembre confit et écorces d'orange. Il s'agit d'une bière de fermentation haute, refermentée en bouteille.

Au visuel, on a affaire à une bière ambrée foncé. Sa robe est légèrement trouble du fait d'un petit dépôt de levure dû à la refermentation en bouteille. Elle est surmontée d'un col de mousse blanche, crémeuse, abondante, et persistante.

De cette mousse s'échappent des arômes caractéristiques des épices ajoutées lors du brassage, notamment la cannelle et la coriandre. On décèle aussi les notes de caramel venues de la base identique à celle de l'ambrée de Belenium.

En début de bouche, la coriandre et les écorces d'agrumes font leur effet, donnant à cette bière une entrée légèrement citronnée similaire aux saveurs des bières blanches de type belge (lors de leur brassage, de l'écorce d'agrume et des épices y sont ajoutées, en particulier de la coriandre). Très vite, la cannelle prend le relais de façon prédominante. C'est cette saveur prononcée de cannelle, évidemment, qui m'a inspiré le qualificatif de "bière pain d'épices". Le tout s'accompagne de touches caramélisées et se termine par une amertume agrumeuse modérée. 

5.5 % en volume d'alcool.
A consommer entre 8 et 10°C.

En conclusion, voilà une belle réussite bourguignonne, tout en douceur et en rondeur. Une bière chaleureuse malgré sa légèreté, donc très agréable pour les soirées d'hiver.


mardi 6 janvier 2015

"La Divine" de Saint-Landelin

"La Divine" est une bière d'abbaye, si on peut encore l'appeler comme cela. Il s'agit en fait d'une bière qui trouve ses origine dans une brasserie d'abbaye, mais dont la production est aujourd'hui assurée par des brasseurs laïcs. Les Brasseurs de Gayant, en l'occurrence, basés à Douai, dans le département du Nord (59).

A l'origine, la Brasserie Saint-Landelin appartenait à l'abbaye du même nom, basée dans le département du Nord, à Crespin. Elle fut fondée aux environs de l'an 670 par le moine Landelin et ses deux disciples Domitien et Adelin. Ils y arrivèrent en 642 en vue d'évangéliser les populations païennes vivant à proximité de la forêt d'Amblise. Une légende veut que Landelin planta son bâton dans le sol suffisamment profond pour en faire jaillir une source d'eau : la Fontaine Saint-Landelin. L'endroit est toujours visible aujourd'hui. Selon la légende, c'est là que Landelin décida d'édifier la première église du lieu. Mais sa fontaine semble avoir été si abondante qu'elle aurait rendu les lieux trop marécageux... (boutade !) Ce qui aurait obligé Landelin et ses disciples à délocaliser la construction de l'église dans la forêt.

C'est en 1032 que l'abbaye aurait commencé à brasser de la bière, qu'on n'appelait certainement pas encore Saint-Landelin à l'époque... Et c'est des profondeurs du temps que viendrait "La Divine", dont la recette aurait été peaufinée au fur et à mesure du temps. Oser émettre un doute sur cette version et penser qu'elle serait sortie de l'imagination des brasseurs eux-mêmes serait une hérésie.... Ou pas ! 

Est-elle vraiment divine ? 


Nous avons affaire à une bière à la robe blond foncé aux reflets dorés, limpide et à la fine effervescence. La mousse coiffant cette robe est blanche, fine et très peu persistante.

De cette mousse s'échappe, au premier abord, une légère odeur de pain cuit sorti du four (merci les céréales !). Elle s'accompagne de notes prononcées de fruits jaunes, de touches caramélisées et boisées.

En bouche, on retrouve les saveurs céréalières, très douces. S'ensuit une rondeur fruitée de fruits jaunes (prunes, mirabelles...). Le tout s'accompagne de notes caramélisées et légèrement boisées. L'amertume est légère en fin de bouche, mais persistante.

A tenter à l'apéritif avec des amuses-bouches épicés, un plat de boeuf mijoté, un fromage bleu, ou encore une crème vanille ou caramel.

Une bière de dégustation, bien plus que désaltérante, agréable et ronde, sans toutefois être exceptionnelle. Une bière pas forcément divine, mais digne des bonnes bières d'abbaye belges.