lundi 26 octobre 2015

La Chargeoise brune : force et noirceur

La dernière des bières "classiques" de la Brasserie de La Rente Rouge (Haute-Saône), la Chargeoise brune, est aussi la plus forte et la plus corsée des trois. Elle allie puissance - 7 % de teneur en alcool - et noirceur tant par sa couleur que par son bouquet. Là où La Chargeoise blonde et la Chargeoise ambrée étaient marquées par la légèreté alcoolisée et la douceur pour l'une, l'originalité résineuse pour l'autre, on a affaire ici à un produit correspondant bien à la réputation des brunes traditionnelles : plus d'alcool, saveurs fortes, amertume développée.

La voici : 


Comme ses deux soeurs, la Chargeoise brune est une bière de fermentation haute refermentée en bouteille. Elle titre 7 % de teneur en alcool, ce qui la met au niveau de bière semi-forte et non de bière légère. Elle est la dernière née des classiques de La Rente Rouge, un bébé d'à peine deux ans et demi. Comme une grande majorité de brunes, il convient de la boire plutôt à température de cave, autour des 12° C.

Au visuel, elle offre une robe d'un brun très foncé, presque noir, laissant passer de légers reflets allant du cuivré à l'acajou. Elle est surmontée d'un col abondant de mousse brun clair, persistante.

Au nez, le col de mousse laisse échapper des arômes marqués de grillé et même de céréales torréfiées, se traduisant par des arômes de café et de chocolat noir.

En bouche, elle se montre légèrement moelleuse en entrée de bouche. Là-dessus se développe un corps plein de sécheresse mêlant chocolat noir et torréfaction. La fin de bouche révèle une amertume modérée de café noir et une persistance torréfiée moyenne.

Une bière brune qui, par définition, ne plaira pas à tout le monde de par son bouquet corsé de torréfaction, de grillé et de chocolat noir, venu des différents malts utilisés par Mathieu Bernard pour la concevoir. Par là, elle correspond bel et bien à la réputation traditionnelle des brunes sèches, corsées et amères. Même si elle ne plaira pas à tout le monde, ceux qui passent outre leurs appréhensions ne sont en général pas déçus.

lundi 19 octobre 2015

La Chargeoise ambrée

Voyons la Franche-Comté en plus foncé avec une deuxième bière de la Brasserie de La Rente Rouge, basée à Chargey-lès-Gray, que j'ai brièvement présentée dans un précédent article (La Chargeoise blonde, parlons un peu Franche-Comté).

On avait commencé en légèreté et fraîcheur avec la Chargeoise blonde, introduction tout en douceur de la gamme "La Chargeoise". On continue avec la bière plus corsée et sombre que voilà : 


Cette bière artisanale, à base de 5 malts différents, est de fermentation haute et refermentée en bouteille. Ce qui occasionne la présence d'un "lit" de levure au fond de la bouteille. Elle titre 4.8 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère comme sa soeur blonde. Elle fera des merveilles si elle est bue autour des 10° C, donc surtout pas trop fraîche.

Au visuel, elle offre une robe ambrée orangé aux reflets cuivrés (oui, je sais, ça ne se voit pas sur la photo... C'est à améliorer...) sous le trouble assez important occasionné par la levure présente dans la bouteille. Sa mousse, éphémère, présente un col blanc cassé à beige.

Au nez, ce col de mousse exhale un arôme fruité légèrement acidulé, accompagné de notes résineuses et grillées plutôt bien prononcées. 

En bouche, cette bière se révèle finement pétillante et d'une certaine rondeur due aux nombreux malts utilisés. Elle révèle des pointes de fruits secs et des notes prononcées de céréales grillées et de résine. L'amertume de fin de bouche, bien que modérée, révèle un résineux prononcé. 

Cette bière dégage un bouquet d'arômes et de saveurs prononcé et agréable, ce qui en fait une bière de dégustation originale. Et notamment grâce au(x) houblon(s) utilisés qui équilibre(nt) efficacement la rondeur due aux différents malts utilisés, avec de belles notes résineuses. Elle accompagne bien, paraît-il, le Mont d'Or... Sa légèreté permet d'y retourner plusieurs fois sans ressentir trop d'effets. A tester ! 

lundi 12 octobre 2015

La Chargeoise blonde, parlons un peu Franche-Comté !

Après un large détour par la Brasserie de La Gleize, petite commune des Ardennes belges chargée d'histoire, et sa gamme "La 44" (La 44 blancheLa 44 ambréeLa 44 brune cuvée spécialeLa 44 Tiger triple), je vais m'intéresser de près à une brasserie que je connais déjà plutôt bien pour avoir vendu une large part de sa gamme. Il s'agit de la brasserie franc-comtoise de La Rente Rouge, créée en 2009 et basée sur le territoire de la commune de Chargey-lès-Gray, département de la Haute-Saône.

Je dis "sur le territoire" car, cette précision mise à part, on ne soupçonnerait en aucun cas l'appartenance de cette brasserie à une quelconque commune tant elle paraît isolée du reste du monde, en rase campagne. On y accède par des petits chemins de campagne à peine goudronnés nous donnant l'impression d'accéder à un monde totalement différent, mais tellement plus tranquille. Cela permet au brasseur Mathieu Bernard de brasser en toute tranquillité, ainsi que d'organiser périodiquement de petits événements tels que des concerts afin de faire vivre sa brasserie et de se faire connaître.

La Brasserie de La Rente Rouge a beau être isolée, une fois que l'on a goûté ses bières, on ne regrette pas du tout d'avoir fait le chemin pour y aller. Depuis que je les connais, elles n'ont pourtant jamais fait l'objet d'articles sur ce blog, alors qu'elles y auraient pourtant toute leur place. On va réparer ça... Commençons logiquement, une fois n'est pas coutume, avec la première née de la brasserie, la Chargeoise blonde, que voici :


Bière artisanale donc, et de fermentation haute, elle est refermentée en bouteille. On y trouvera donc, comme c'est le cas pour de nombreuses bières, un petit "lit" de levure au fond de la bouteille, totalement inoffensif. Cela ne sert qu'à gazéifier la bière, qui sort souvent presque plate de la fermentation initiale, et à compléter son alcoolisation. Elle titre 4.8 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère. On peut la boire très fraîche, mais ce serait rater pas mal de choses au niveau du bouquet : 8-9°C me paraissent bien.

Au visuel, cette bière arbore une robe dorée légèrement trouble (du fait de la présence de levure dans la bière), surmontée d'un col de mousse blanche, crémeuse et persistante. Une belle dentelle colle à la paroi du verre.

Au nez, cette mousse blanche offre des arôme floraux et épicés prononcés dus aux houblons aromatiques ajoutés lors du brassage, tous européens. Le tout est accompagné de légères touches céréalières.

En bouche, elle offre une entrée moelleuse et finement pétillante qui laisse place à un corps tout aussi floral et épicé qu'au nez. L'amertume de fin de bouche, modérée, est cependant persistante et rafraîchissante.

Une bière certes légère et agréablement rafraîchissante, mais qui n'en est pas moins aussi une bière de dégustation du fait de son bouquet floral et épicé bien marqué. Ce bouquet prononcé permet notamment de la citer en exemple pour faire comprendre le rôle que le houblon joue dans l' "assaisonnement" d'une bière. A découvrir.

Pour découvrir la brasserie plus en détails : 

Où trouver la Chargeoise blonde ? 
- Crèmerie "La Grapillotte", 26 rue Monge à Dijon ou 5 rue des Grandes Varennes à Ahuy (21121) ;
- Cave "Bières des Terroirs", 28 rue Crebillon à Dijon, www.bieresdesterroirs.fr ; 
- à la Brasserie de La Rente Rouge à Chargey-lès-Gray (70100) bien entendu ; 
- Et sûrement chez bien d'autres, que je ne connais pas encore : qu'ils se manifestent ! ;-)
A tous en tout cas, n'hésitez pas à dire que vous venez de la part de "Secrets de Bières", ça leur fera zizir ! 

lundi 5 octobre 2015

Suite et fin de la série "44" : La 44 Tiger Triple

On en arrive à la dernière bière de la Brasserie ardennaise de La Gleize que j'ai eu la possibilité de déguster, la 44 Tiger Triple. Je ne reviendrai évidemment pas sur l'histoire de la Brasserie et de son nom, ayant déjà développé cet aspect dans le premier article de ce petit "feuilleton", La 44, une gamme de bières pour la mémoire. Juste une petite précision au sujet du nom de cette bière : "Tiger" fait référence au blindé "Tigre" qui trône encore dans le village de La Gleize, ainsi que sur l'étiquette des bières de la brasserie, vestige de l'offensive allemande, heureusement avortée, de décembre 1944.

La 44 Tiger triple, dans la tradition des bières triples belges, est une bière de fermentation haute relativement puissante, titrant 8 % de teneur en alcool. Elle est brassée à partir de trois malts différents, utilisés en quantités importantes, notamment pour alcooliser cette bière, mais aussi pour lui donner des saveurs puissantes, comme doivent l'être celles d'une bonne triple belge. Et comme toute triple belge qui se respecte, elle est refermentée en bouteille. Les brasseurs recommandent de  la boire fraîche, sans être plus précis sur la température, mais comme toute triple relativement bien alcoolisée qui se respecte, elle ne devra pas se boire glacée sous peine d'en louper bien des saveurs et des arômes. La voici : 



Au visuel, cette bière arbore une belle robe jaune-orangé légèrement trouble du fait de la présence de levure dans la bouteille (refermentation en bouteille oblige, rien de dangereux là-dedans, comme d'habitude). La robe est surmontée d'un beau col blanc, persistant et laissant une belle dentelle collante sur la paroi du verre.

Au nez, la mousse dégage des arômes prononcés et complexes mêlant le biscuité, le fruité et l'épicé, avec une prédominance sur le fruité des fruits jaunes.

En bouche c'est une bière qui, bien que développant un mélange de saveurs de fruits jaunes et d'épices, ne tient malheureusement pas les promesses que laissaient entrevoir ses arômes prononcés. Ses saveurs sont assez discrètes et son corps, plutôt moelleux, se termine par une amertume franche mais bien fugace. Même la persistance en bouche est courte avec des saveurs qui s'effacent très rapidement de la langue. 

Une bière au bel aspect et au bouquet intéressant, mais qui ne tient malheureusement pas ses promesses en bouche. Soit il y a encore du travail à fournir sur la puissance des saveurs et sur la longueur en bouche, soit je suis tombé sur une mauvaise bouteille, ce qui peut toujours arriver. Dès que j'ai la possibilité de la re-déguster, je pourrai comparer mes impressions et, peut-être, faire des modifications.