mercredi 25 avril 2018

Une Potion qui vous laisse groggy...

Melissa Cole, dégustatrice britannique invétérée de bières et écrivaine sur la bière (Eh, si ça c'est pas de la référence...) a écrit que "les vrais amateurs de bière deviennent poètes quand ils parlent du houblon" (Cole (Melissa), Tout sur la bière, Paris, Galliumard, 2011, p. 18). C'est une réalité pour beaucoup, dont je fais partie. Mais je deviens aussi particulièrement poète quand je parle de bières vieillies en fût de bois. Certaines mauvaises langues pourraient demander si cela se manifeste dès la première lampée, ou juste une fois que la boutanche est torchée. Je ne relèverais pas une telle attaque si elle devait m'être lancée...

Tout ça pour introduire le sujet de la présente bafouille qui, comme certains l'auront peut-être compris à la lecture du titre, nous vient de la Brasserie La Roteuse. C'est effectivement l'un des breuvages de sa gamme éphémère "La Potion" que je mets à l'honneur cette fois-ci. Pas la Potion Triple, que j'ai présentée dans un précédent post il y a un mois : je n'en suis pas encore tout à fait au point de radoter... La Potion triple n'est pourtant pas loin, puisqu'elle constitue la base de la Potion que je présente aujourd'hui. De fait, celle-ci n'est autre que la Potion triple maturée en fût de Marc de Bourgogne. Ce n'est pas ma première bière vieillie en fût - j'en ai déjà présenté plusieurs - mais c'est ma première vieillie en fût de Marc. Contrairement à ses sœurs de la même gamme, je n'avais pas eu le privilège de la goûter (ben oui, elle vieillissait en fût !). Jusqu'à il y a peu, quand Antoine et Baptiste, sans doute persuadés qu'elle allait me plaire, m'en ont lâché une bouteille en avant-première. Et, s'ils en étaient effectivement persuadés, il n'ont pas eu tort... Elle m'a laissé groggy de plaisir. 😉 Bon, peut-être pas uniquement de plaisir... Mais quand même en grande partie.

Je ne vais pas rendre compte ici de sa composition : il s'agit de la même base que celle de la Potion Triple, que j'ai présentée il y a peu (pour ceux qui ne s'en souviendraient pas, qu'ils suivent le lien Nouveautés à La Roteuse). Tout juste vais-je préciser qu'elle a été mise à maturation durant deux mois dans un fût de Marc de Bourgogne vidangé depuis à peine une semaine. Ce qui a permis à la bière de profiter à plein de tout ce que pouvait lui apporter le bois du fût encore imbibé de Marc. Et quel résultat mes amis ! Titrant 7 % de teneur en alcool, même si une fois en bouche on lui donnerait plus, on dégustera cette bière semi-forte à température de cave, soit 12 à 14°C.

La Potion Triple "Fût de Marc de Bourgogne"

Pour différencier les différentes "Potions", qui ont, comme vous pouvez le constater, la même étiquette, fiez vous à ce qui est inscrit sur la capsule ! 
Au visuel, elle affiche une robe blond foncé au trouble important, traversée de légers reflets dorés en bas du verre. On peut y distinguer une tranquille et fine effervescence. Elle se coiffe d'une tête de mousse blanche abondante, de consistance crémeuse et compacte aux grosses bulles clairsemées. Collante en longues dentelles, elle persiste longuement en un mince col. 

Au nez, cette tête de mousse dégage des arômes prononcés de fruits alcoolisés, type prune, raisin... On décèle des notes de malt, biscuitées à briochées, mais moins marquées que sur la triple classique. Enfin, se fait sentir une légère touche boisée, toujours de bon ton pour ce type de bière. Enivrante rien qu'aux arômes...

En bouche, l'attaque se fait sur une fine et légère effervescence. Elle s'atténue rapidement pour laisser la place à un corps rond et puissant où le Marc est on ne peut plus présent avec une certaine dose d'acidité de fruits macérés dans l'alcool, type de notes d'emblée chaleureuses. L'alcool est effectivement présent tout de suite : on sent bien que le tonneau venait d'être vidé... Le malt ne se fait pas oublier en arrière-plan avec des tons biscuités et légèrement miellés. De petites pointes épicées et boisées ajoutent encore au côté chaleureux du breuvage, avant une amertume bien présente, herbacée et fruitée. Elle se trouve quelque peu atténuée par la rondeur du corps, mais persiste bien, en duel avec la chaleur alcoolisée, bien présente aussi sur la fin. 

N'était la chaleur du breuvage, qui prévient un peu quand même, voilà une bière des plus agréables et même "dangereusement buvable". Je vous l'avoue bien sincèrement, je n'ai pas pu m'empêcher de m'envoyer la bouteille de 75 cl à moi tout seul. Eh bien, après ça, mieux vaut éviter de se lever trop vite... Parce que là où les compères de La Roteuse sont assez forts, c'est que la chaleur et la puissance de cette Potion sont comparables à celles d'autres bières vieillies en fûts mais qui ont quelques points de teneur en alcool de plus au compteur... Le fût a merveilleusement joué son rôle, comme pour bien d'autres que j'ai pu déguster auparavant. Pour être moins groggy, n'hésitez pas à l'accompagner d'un plat riche, type gibier, ou d'un fromage puissant comme un Epoisses : une bière maturée en fût de Marc de Bourgogne et un fromage affiné au Marc de Bourgogne ne peuvent pas faire mauvais ménage...





vendredi 13 avril 2018

Une rouquine sympa chez les Ducs

Petit détour une fois de plus par la Brasserie des Ducs, basée à Longchamp, pour la poursuite de la présentation de ses bières. C'est à la rousse de Luc et Vanessa que cette petite bafouille est consacrée, parce que celle-ci est aussi plutôt bien réussie et agréable. 

Cette petite rouquine, plutôt légère, est brassée à partir de malt pâle pour la base et les sucres fermentescibles, de malt roux et, peut-être, de malt caramel qui lui assure une certaine rondeur. Je n'ai pas d'info sur le(s) houblon(s) utilisé(s). Aussi, je n'épiloguerai pas sur la composition profonde de cette bière. Eh oui, parfois, il me vient à l'idée de vous épargner une fastidieuse lecture, profitez-en ! De fermentation haute, elle est refermentée en bouteille afin de gazéifier une bière qui sort plate de cuve de fermentation. Elle titre ainsi 5.7 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère et, pourquoi pas, de détente. Elle est cependant à déguster, à mon humble avis, autour des 8-9° C.

La Tradition'Ale rousse


Au visuel, elle revêt une robe rousse orangée légèrement trouble, aux reflets cuivrés. Sa tête de mousse, couleur crème, est aérée avec de grosses bulles, bien collante en fines dentelles entremêlées, et bien persistante. 

Au nez, on distingue des arômes fins aux notes fruitées d'abord, sur les fruits rouges, vite supplantées par des arômes toastés et caramélisés. Les fruits secs (noix, noisette) ne sont pas en reste dans ce bouquet. 

En bouche, on démarre sur une entrée relativement vive débouchant sur un corps révélant d'abord une légère acidité fruitée. Mais il s'arrondit rapidement autour de notes maltées se traduisant par des saveurs moelleuses et caramélisées et surtout de fruits secs. On revient sur des tons acidulés en fin de bouche, avant une amertume herbacée modérée mais persistante. 

Une rouquine ronde et caramélisée pas désagréable malgré des notes de fruits secs dont je ne suis personnellement pas friand. Ses notes acidulées fruitées la vivifient légèrement, ce qui ne gâche rien. Elle a été plaisante à déguster et, justement, ses notes acidulées la rendent aussi rafraîchissante. Rafraîchissement, détente, et dégustation vont de... trio pour un résultat sympa. Un petit plaisir simple qu'on peut accompagner de viande rôtie ou de vieille mimolette ou, plus original, d'un Mothais sur feuille, chèvre légèrement boisé posé sur une vraie feuille d'arbre.

Petit rappel pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Brasserie des Ducs : 

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mercredi 11 avril 2018

L'IPA en or des Two Dudes

Je ne présente plus les Two Dudes de Tournus (71), ceux qui suivent mes bafouilles savent... (Pour les autres, un petit clic sur Two Dudes et une lager). Aujourd'hui en revanche, je tiens à les féliciter bien chaleureusement pour la récompense qui leur a été remise au festival dijonnais de dégustation de bières des Houblonnades. Amandine et Pierre ont de fait remporté le Houblon d'or du Jury, qui récompensait cette année les IPA, avec leur #22 Little Mumbaï. Alors quelle meilleure occasion pour moi de rédiger une petite bafouille sur cette dernière ?

Si j'avais réussi à prendre le temps de rédiger cette bafouille avant les Houblonnades, c'eût été une heureuse coïncidence et, me concernant, faire montre d'une excellente intuition. Mais comme je n'ai pas réussi, me voilà relégué au rang du larron qui profite de l'occasion... Mais point n'est grave puisque je peux au moins me vanter d'avoir eu le privilège de découvrir la #22 Little Mumbaï avant la majorité du public des Houblonnades. Certains d'entre eux ont pu m'entendre dire : "Mouhahaha, je la connais déjà !" (Ouai j'sais, j'suis fier de moi pour pas grand' chose...). Et je n'ai en aucun cas été surpris d'apprendre que le Houblon d'or du jury avait été décerné aux Two Dudes. Cela m'a juste fait grand plaisir pour eux. Et aussi de voir que, de mon petit niveau de dégustateur, je ne me suis pas trompé sur leur compte et la qualité des produits proposés.

Mais présentons un peu cette nouvelle lauréate tout de même ! La Little Mumbaï, c'est évidemment du malt Pilsen pour la base et les sucres fermentescibles. C'est aussi du malt Vienna, malt pâle un chouïa plus torréfié que le Pilsen, aux saveurs caramélisées et de céréales plus intenses, et qui est censé apporter plus de rondeur à la bière. C'est aussi du malt Biscuit, ambré à brun clair, aux notes de pain à biscuit doux et à l'arrière-goût grillé. C'est enfin du malt Cara Gold, hautement torréfié, aux arômes intenses et aux saveurs oscillant entre caramel et cassonade. Mais la Little Mumbaï, ce sont aussi des houblons, comme toute bière qui se respecte, toute IPA qui plus est... Celle-ci a été agrémentée de houblon allemand Magnum comme amérisant, ce qui veut dire que c'est celui qui a été ajouté en début d'ébullition. En fin d'ébullition, pour les arômes, c'est l'américain Citra qui a été ajouté en trois étapes, houblon aux notes d'agrumes et de pêche. Et c'est ce même houblon qui a été utilisé en dry hopping. Il a donc été utilisé de façon à ce que tout son potentiel aromatique soit exploité. Pour le reste, elle est de fermentation haute et refermentée en bouteille, non-filtrée et non-pasteurisée. Elle titre 6.5 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte. On la dégustera, à mon humble avis comme toujours, aux environs de 7-8° C.

La Rue du Bœuf #22 Little Mumbaï


Au visuel, elle se pare d'une robe ambrée légèrement voilée aux reflets ambre claire à cuivrés, traversée d'une effervescence peu vive, "tranquille". La tête de mousse qui la recouvre, couleur blanc cassé, est de consistance crémeuse, bien collante au verre en larges et épaisses dentelles, et se révèle très persistante en un épais col.

Au nez, ce beau col de mousse exhale des arômes marqués aux notes de fruits exotiques type agrumes, fruits de la passion, mangue. On perçoit aussi une touche maltée en arrière-plan se partageant entre des tons tantôt briochés, tantôt caramélisés et miellés.

En bouche, l'attaque se fait sur une légère et fine effervescence, pour aboutir ensuite à un corps rond et moelleux aux saveurs de fruits exotiques affirmées, entre mangue et fruits de la passion, sans oublier des notes marquées d'agrumes telles la clémentine et l'orange. On distingue une pointe épicée avant une franche amertume aux notes herbacées et d'agrume amère, tirant notamment sur le pamplemousse. Bien persistante, elle laisse cependant une place à de petites notes résineuses et de céréales biscuitées au rétro-nasal. 

Au risque de me répéter, il n'y a rien d'étonnant à voir la Little Mumbaï des Two Dudes en haut du podium. Ce breuvage le mérite. Nombre d'IPA sont aujourd'hui axées uniquement sur les houblons et leur caractère fruité, floral, herbacé, épicé, résineux, ou tout ça en même temps. Si la Little Mumbaï fait bien évidemment aussi la part belle aux houblons, le malt ne s'y fait pas oublier, notamment par le fait d'une rondeur agréable et de la présence dans le bouquet de notes moelleuses (caramel, miel, biscuit...). Parce qu'il ne faut pas oublier que l'IPA, comme toute bière, c'est d'abord du malt. Une belle découverte en tout cas. Je laisse aux Two Dudes le soin de vous conseiller le meilleur accompagnement pour la Little Mumbaï : en tant que "Brasseur et cuisinier", ils feront ça bien mieux que moi... 😉

Petit rappel pour ceux qui veulent en savoir plus sur les Two Dudes : 

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mercredi 4 avril 2018

Printemps Epicé à La Rustine

Même si on ne le dirait pas pour l'instant, c'est le printemps ! Et en ce début de printemps tout ce qu'il y a de plus exécrable, on n'est pas vraiment enclin à chercher la fraîcheur et la légèreté d'une bière de printemps...

Eh bien pourtant, j'ai trouvé une alternative ! Plus précisément, elle m'a été offerte. C'est Arnaud Conchon, de la Brasserie La Rustine, qui s'en est chargé il y a quelques semaines lors de ma visite au nouveau siège de sa brasserie, à Epervans (71). J'ai effectivement ramené de chez lui une bouteille de Rustine Printemps Épicé. Mais ce n'est pas une Rustine "La Bière de quand t'es crevé...", sous-titre de la brasserie et de ses bières classiques. Pour le coup, comme l'Abricole de La Rustibord il y a quelques semaines, c'est une "Bière de quand tu fais du tandem". Cette Printemps Épicé a, de fait, été brassée en tandem avec feu la Brasserie du Val des Roches. Une brasserie que je n'ai pas réussi à prendre le temps de visiter avant sa fermeture au début de cette année. Elle se situait à Bussières, donc en Saône-et-Loire elle aussi, mais plutôt dans les monts du Mâconnais.

La bière qui est sortie de cette "collab" est une ambrée épicée, et pas qu'un peu ! Elle a été brassée à partir d'orge, de blé et de seigle maltés, et les deux brasseurs y ont ajouté un bouquet plutôt fourni d'épices : cannelle, gingembre, clou de girofle, anis étoilé, coriandre, orange amère. Je n'ai pas d'info sur le(s) houblon(s) utilisé(s), mais ce n'est à mon avis pas le plus important dans cette bière. De fermentation haute, elle est refermentée en bouteille. Elle titre au final 6 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte qu'il ne faut, je pense, pas boire trop fraîche. Je privilégierais personnellement les 8-9° C. Il s'agit d'une bière de dégustation et il ne faudrait pas louper son bouquet épicé qui, lui, revêt une grande importance.

La Rustine Printemps Épicé


Au visuel, sa robe est de couleur ambre foncée légèrement trouble, aux intenses reflets cuivrés. Elle est coiffée d'une tête de mousse couleur crème, compacte, légèrement collante en fines dentelles, persistante en un fin col.

Au nez, les arômes sont affirmés et se parent de notes épicées marquées, où le gingembre, le clou de girofle et la cannelle prédominent avec des pointes anisées. On distingue aussi, en arrière-plan, de petites touches caramélisées.

En bouche, l'entrée se révèle plutôt vive mais se transforme en un corps à la belle rondeur légèrement caramélisée et aux petites notes fruitées. Mais elles sont vite supplantées par des notes épicées apportant chaleur et léger piquant sur la langue, toujours sur les épices relevées comme le clou de girofle et le gingembre, nuancées par les saveurs plus douces de la cannelle. L'anis se fait davantage sentir en bouche qu'au nez. L'amertume de fin de bouche, atténuée par l'omniprésence des épices, s'est révélée atypique, entre fruits secs et agrumes. Elle laisse rapidement la place à une longue persistance chaleureuse et épicée. 

Une bière donc tout à fait indiquée pour ce début de printemps. Elle rappelle un peu les bières de Noël mais en moins alcoolisée. Les températures remontent un peu, on n'a donc plus autant besoin de se réchauffer. Mais elle est suffisamment chaleureuse pour compenser la pluie et des températures qui ne montent pas assez... Bref, une bonne bière de mi-saison, entre une fin d'hiver pourrie et un début de printemps tout aussi merdique ! Le fait d'avoir bu la bouteille à moi tout seul ("oah l'alcoolique lui !") prouve en tout cas qu'elle m'a fait du bien... Elle peut accompagner des plats de mi-saison telle que la mi-saison décrite ci-dessus, c'est-à-dire des plats riches et relevés. 

Plus d'infos sur la brasserie : 
Brasserie La Rustine
223 route de Colombey
71380 Epervans

Lire aussi, sur la même brasserie : 

lundi 2 avril 2018

Triple ban pour la "Triple Pan !' ?

Je quitte, pour cette bafouille, les frontières de la Bourgogne, entre lesquelles je reste un peu trop confiné. Mais je n'en sors pas de beaucoup : partons cette fois pour le département de la Marne, à Cormontreuil précisément, où siège la Brasserie La Bouquine. J'ai très peu d'informations sur cette dernière - ça viendra peut-être si l'on fait plus ample connaissance dans l'avenir - mais il semblerait que ce ne soit pas qu'une brasserie. Elle semble aussi faire office de pub, et donc proposer la consommation de ses produits sur place. Elle a l'air de proposer aussi certaines soirées spéciales, telles que la Saint-Patrick récemment. Bref, ça a l'air sympa quoi... Pas beaucoup d'infos en plus, mais rien de grave : ce n'est pas l'objet de la présente bafouille.

Son objet, c'est la "Triple Pan !", comme vous l'avez certainement lu dans le titre. Elle est très modestement sous-titrée "Bière Intergalactique Française" (mais ça, c'est à chacun d'en juger après l'avoir dégustée...) et se réclame du style "Belgium Triple". Je l'ai découverte il y a peu chez mon caviste préféré, soussigné Le Comptoir des Bières. Dès la première inspiration des arômes, je me suis exclamé "P... elle sent bon !", à tel point que Pascal, l'un des gérants, a dû se demander ce qu'il se passait, moi si discret habituellement... Bon, après m'être rendu compte que je m'étais exprimé un peu fort, je suis gentiment retourné dans mon coin savourer ma Belgium Triple française intergalactique.

A voir sa robe, on peut se douter qu'elle a été brassée avec, outre du malt pâle indispensable à l'apport des sucres fermentescibles et des premières saveurs, du ou des malts plus foncés, style ambrés ou caramel. Je n'ai pas d'informations, comme souvent, sur le ou les houblon(s) utilisé(s). Je me ferai donc discret à ce sujet. De fermentation haute, elle est refermentée en bouteille. Elle titre au final 8 % de teneur en alcool, à l'image de nombre de triples. Elle est dans la moyenne en gros... Cela en fait une bière forte qu'on dégustera aux environs des 8-9° C. A mon humble avis, comme toujours...

La "Triple Pan !"


Au visuel, elle arbore une robe couleur ambre foncée, au trouble important et aux légers reflets cuivrés. Elle se coiffe d'une tête de mousse blanc cassé fine, de texture compacte, légèrement collante au verre en très fines dentelles, et bien persistante en un fin col. 

Au nez, la tête de mousse dégage des arômes prononcés de fruits secs et de fruits cuits caramélisés et alcoolisés. Le tout agrémenté de notes herbacées et épicées. 

En bouche, on débute sur une entrée très légèrement effervescente et pleine de rondeur. Elle nous amène sur un corps puissant aux saveurs fruitées , de fruits secs s'entend, et de mirabelle macérée dans l'alcool. Les notes alcoolisées qui en découlent sont marquées et chaleureuses. Une belle pointe épicée relève et réchauffe encore un peu plus le tout. Fin de bouche amère, bien que camouflée par ces notes chaleureuses, aux notes herbacées et épicées persistantes.

Eh bien moi, je lui fais un triple ban à cette "Triple Pan !" ! D'une parce qu'elle dégage des arômes marqués apparentés, évidemment, à une triple à la Belge mais qui s'en distinguent tout de même par un côté fruité plus présent et des notes épicées moins prononcées. De deux parce qu'elle allie rondeur et puissance qui la rendent moins sèche qu'une triple classique, où effervescence et notes épicées sont plus agressives. De trois parce que malgré tout ça, on reste sur une triple. Et c'est là, pour moi, que se situe le meilleur : j'avais l'impression depuis quelque temps d'avoir fait le tour des triples belges (ou "à la belge"), et de boire un peu la même chose à chaque fois, à de rares exceptions près, bien ciblées. Eh ben en voilà une qui me réconcilie avec le style ! Elle garde les principales caractéristiques, mais dosées de façon différente. Et c'est "rafraîchissant", bien qu'elle se révèle plutôt chaleureuse. Et c'est sans doute pour ça qu'elle a provoqué ma réaction sortie du cœur. Je l'aurais bien bue accompagnée de Tomme de brebis au piment d'Espelette ou de Comté fruité 18 à 24 mois. Et vous, vous lui feriez un triple ban ? 

Plus d'infos sur la brasserie : 
Brasserie La Bourquine
3 rue des Compagnons
51350 Cormontreuil
06 12 45 45 02

On n'oublie pas le Comptoir des Bières, où il est donc possible de la trouver : 
138 ter Avenue Roland Carraz
21300 Chenôve
03 80 51 57 26
www.comptoirdesbieres.net
ou Le Comptoir des Bières sur Facebook

Ou Le Comptoir des Bières 2
5 rue du Docteur Stein
21000 Dijon
03 80 79 35 90
ou sur Facebook, Le Comptoir des Bières 2