dimanche 6 septembre 2015

La 44, une gamme de bières pour la mémoire

Voilà le début d'une "série", ou d'un "feuilleton", ou de ce que vous voulez, sur une brasserie artisanale que j'ai récemment découverte, implantée à La Gleize, petite commune des Ardennes belges située dans la Province de Liège.

Une petite commune pourtant bien connue des historiens et passionnés de la Seconde Guerre Mondiale. C'est effectivement sur le territoire de La Gleize que se joua le sort de l'une des dernières grandes batailles de la partie européenne de ce grand gâchis mondial. Rappelons-nous qu'en décembre 1944, l'armée allemande lança une importante offensive blindée dans les Ardennes belges afin de tenter désespérément de contrecarrer l'avancée alliée, quasi-continue depuis l'été précédent. Après un début d'offensive plutôt réussi, les Allemands durent finalement reculer. Et La Gleize est une commune d'où, encerclés par les Alliés, les Allemands durent s'enfuir en laissant une énorme quantité de matériel derrière eux. C'est ce fait de guerre de La Gleize qui est considéré comme l'élément principal qui mena les Allemands à la défaite dans les Ardennes. Pour plus de détails, je vous invite chercher plus d'explications. Depuis, La Gleize a gardé certains vestiges, dont l'un des blindés laissés sur place par les Allemands. Un musée consacré à cette bataille a même été érigé par des passionnés de la période, face à ce blindé (Le Musée December 44).

Mais passons aux bières de La Gleize proprement dites. La brasserie est toute jeune puisqu'elle a à peine plus d'un an, née en juin 2014. Elle reprend à fond le thème de ce fait de guerre important, et du travail de mémoire développé tout autour depuis 71 ans. Ainsi, les étiquettes arborent toutes une étoile à 5 branches jaune sur fond noir. Sur cette étoile trône un blindé frappé du nombre 213, en référence au blindé n° 213 gardé intact face au Musée December 44. Enfin, le nom de "La 44", est-il besoin de le préciser, se réfère à la date de 1944.

J'ai, pour le moment, eu le loisir de goûter la 44 blanche, que voici :


Nous avons donc là une bière artisanale blanche, brassée comme toute bière dite blanche avec du malt d'orge ainsi que du froment. Le houblon n'a bien évidemment pas été oublié, sans que je puisse malheureusement être plus précis sur sa sorte et sa provenance pour l'instant... De fermentation haute, comme la plupart des bières blanches, elle est refermentée en bouteille, ce qui laisse un matelas de lie au fond de la bouteille. Rappelons, comme d'habitude, qu'il n'y a vraiment rien à craindre de ce dépôt. Elle titre 5.5 % de teneur en alcool, et les brasseurs conseillent de la déguster à une température comprise entre 6 et 8° C.

Au visuel, bien que dite "blanche", cette bière arbore une robe plutôt foncée, tirant presque sur l'ambré, avec des reflets blonds pâles à la lumière. Elle est trouble, comme toute bière blanche et est surmontée d'un col de mousse blanche très (trop ?) fugace (mais peut-être est-ce dû au verre qui n'était pas forcément adapté, mais c'est l'un de mes verres de dégustation préférés pour sa capacité à conserver les arômes de la bière... Enfin bref !). 

Au nez, la mousse nous offre des arômes beaucoup moins citronnés que ceux d'une blanche classique belge. Ce qui s'explique par le fait que ce n'était pas l'objectif recherché par les brasseurs. C'est une blanche bavaroise qu'ils ont voulu faire, c'est-à-dire sans ajout d'épices, au contraire des blanches typiques belges. Ces arômes sont plus donc plus doux, alliant des notes fruitées et vanillées, et des notes plus herbacées de houblon.

En bouche, on trouve une bière douce offrant des saveurs fruitées et vanillées, tout comme au nez. S'y ajoutent d'importantes notes fleuries, et une touche citronnée au "grumage". L'amertume en fin de bouche est légère, mais persistante assez longtemps en bouche une fois la gorgée avalée.

Une bière intéressante sans être forcément extraordinaire. Elle est cependant différente, et c'est un atout : je m'attendais à une blanche belge épicée classique et j'ai été surpris de boire autre chose. C'est le propre des brasseries artisanales de proposer autre chose que les produits "institutionnels", et de ce côté là, c'est plutôt réussi. Différente, douce et rafraîchissante.



NB. Les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'ils peuvent servir d'indications.

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