mardi 17 mars 2015

La Malheur 12 ? Un vrai bonheur !

La "Malheur 12", issue de la brasserie éponyme comme sa soeur la "Malheur 10" ("Malheur 10", une bière qui ne rend pas malheureux), est elle aussi une bière dont le nom indique le volume d'alcool. Nous avons effectivement affaire à une bière spéciale titrant 12 %, de fermentation haute, à base de malts blond et plus foncés. Le malt blond, grains d'orges séchés à température faible (environ 80-85°C quand même...), est là pour amener les sucres fermentescibles qui, une fois consommés par les levures donneront l'alcool et le gaz carbonique. Pour un volume d'alcool aussi fort, de grandes quantités de malt blond ont été utilisées. Les malts foncés, chauffés à températures bien plus élevées (environ 220° C pour les plus foncés) sont surtout là pour amener des saveurs complexes à la bière, qui peuvent aller du caramélisé au café noir, en passant par le chocolaté. Ils lui amènent aussi, bien évidemment, sa couleur. Ici en l'occurrence, ce sont des malts foncés qui ont été utilisés.

La voici :



Malgré son som, c'est loin d'être une bière de malheur ! La Bush ambrée, véritable douceur malgré son volume d'alcool identique de 12 %, n'a qu'à bien se tenir ! J'ai goûté des bières très fortes beaucoup moins bien faites et juste bonnes à "se mettre une bonne mine" (exemple : la La Gordon Finest Titanium), mais celle-ci, tout comme la Bush, est une vraie bière de dégustation, qui apporte un véritable plaisir, au nez comme en bouche.

Aspect. Au visuel, c'est une bière bien brune aux reflets rouges vifs. Rien qu'à mon oeil d'amateur de brunes, c'est déjà très agréable. La mousse qui surmonte cette robe sombre est assez épaisse et présente de grosses bulles, ainsi qu'une couleur brun très clair qu'on pourrait appeler "chamois". Cette mousse épaisse s'amenuise (malheureusement) assez vite, mais subsiste toutefois longuement sous la forme d'un léger voile en surface.

Arômes. Ce qui saute tout de suite au nez, ce sont de forts arômes alcoolisés. Mais ils n'ont rien d'agressif. Ils sont au contraire d'une grande douceur avec des senteurs de fruits macérés dans l'alcool (en beaucoup plus doux bien évidemment). Se mêlent à cela des arômes grillés venus du malt, ainsi que des touches de levure. Que de l'agréable en tout cas ! 

Bouche. Belle douceur et fine pétillance en entrée, sur le fruité, suivie de la chaleur alcoolisée à laquelle il faut forcément s'attendre avec une bière à 12 %. Mais il s'agit là d'un alcool en rondeur fruitée, qui passe tout en douceur et en complexité (on n'a pas assez des 33 cl pour trouver quelles flaveurs il dégage précisément...). S'y mêlent très subtilement des touches caramélisées qui ajoutent de la rondeur. L'amertume qui suit contrebalance (comme dans la 10) toute cette rondeur qui serait presque trop liquoreuse si le houblon n'amenait pas ses vertus. Cette amertume pourrait être très forte, mais là c'est l'alcool qui, à son tour, l'atténue. Une bière qui, avec un tel taux d'alcool, pourrait être très capiteuse (monter à la tête), mais qui ne l'est pas (ne pas en abuser tout de même...).

Une bonne bière pour les "costauds", et surtout pour les soirées tranquilles en solo au coin du feu, ou entre grands amis et grands amateurs. Car ce genre de bière ne se consomme pas avec n'importe qui... De la douceur, de la rondeur, de la chaleur, de la complexité, une bière forte mais tout en subtilité. Dans le même genre que la Bush ambrée (vous l'aurez compris, cette dernière est ma référence principale sur les bières très fortes...), mais peut-être en plus douce encore. Mais comme la Bush, elle a de bonnes chances de ravir les amateurs qui n'ont pas peur...

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.


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