dimanche 10 décembre 2017

Une petite blonche ?

Non, il n'y a pas d'erreur dans le titre ! On parle bien d'une bière. La bière blonche ! 

Blonche ? pourquoi blonche ? 
"Quoi ma blonche ? Qu'est-ce qu'elle a ma blonche ?", demanderait un illustre inconnu qui vient de quitter ce monde, un décès passé totalement inaperçu d'ailleurs...

C'est la question que Christophe Roulliaud a dû entendre quelques centaines de fois depuis la fondation de sa brasserie, l'Escargote, il y a quelques mois.

"En résumé, c'est une blonde blanche..."

Mais inlassablement, Christophe le répète : "C'est la première version de ma blonde actuelle, elle était trop claire, à la façon d'une blanche ; je l'ai retravaillée, mais j'ai conservé cette première version. En résumé, c'est une blonde blanche, d'où son nom de Blonche." Et effectivement, elle ne peut être qualifiée de blanche, witbier, wheat beer ou weizenbier (ou encore weissbier), puisqu'à sa base, le froment ou le blé maltés (ou pas) ne figurent pas. 

Elle se distingue aussi des blanches par une acidité prononcée qui la rend très particulière, presque vineuse, semblable à un vin blanc mousseux, légèrement terreux. De fermentation haute, refermentée en bouteille, elle titre 5.3 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère, à consommer relativement fraîche, autour de 5-6° C.

La voici : 


Au visuel, la robe est blond pâle et trouble, faisant vraiment penser à une blanche, reflets dorés traversés d'une fine effervescence. Tête de mousse blanche, fine, non-collante, peu persistante.

Au nez, les arômes se révèlent, comme je l'annonçais plus haut - et comme Christophe me l'avait d'emblée annoncé lui-même -, d'un acidulé prononcé fruité aux notes vineuses entre cidre et vin blanc mousseux. On ressent des pointes herbacées, légèrement épicées et iodées.

En bouche, l'entrée est vive, sèche et acidulée. La suit un corps acidulé aux saveurs florales et fruitées de fruits jaunes (raisin, pomme verte), le tout environné de notes sèches vineuses du style cidre brut ou blanc mousseux. Très légère amertume herbacée en fin de bouche, peu persistante mais rafraîchissante.

Une forte acidité qui peut se révéler rafraîchissante. J'ai eu l'occasion de goûter, une fois dans ma vie, un lambic de la brasserie bruxelloise Cantillon. Son acidité pouvait presque donner des frissons. On en est pas loin avec cette bière, bien que n'étant pas de fermentation sauvage. Une bière très particulière, qui semble avoir trouvé son public. Elle peut convenir aux amateurs d'apéritifs pétillants, ou à ceux qui n'aiment pas la bière pour son amertume. Elle peut s'accompagner de poisson grillé avec un filet de citron des fruits de mer, des fromages tels que du Brillat-Savarin jeune ou du bleu doux type Bresse, ou encore du sorbet.

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