dimanche 21 janvier 2018

Gregorius, puissante trappiste autrichienne

Juste une petite bafouille rapide pour parler, aujourd'hui, d'une nouvelle expérience internationale. J'avais déjà entendu parler, à de rares moments, de l'Abbaye trappiste d'Engelszell en Autriche. Eh bien elle est récemment arrivée jusqu'à nous avec trois bières issues de sa gamme, dont ladite Gregorius.

Il s'agissait jusqu'à maintenant d'une telle rareté, et comme on ne sait pas jusqu'à quand elle sera accessible, elle mérite qu'on en parle un peu. Voilà une bière des plus puissantes, type quadruple, de fermentation haute et refermentée en bouteille avec, semble-t-il, moult levures, le «lit» de levure au fond de la bouteille s'étant révélé important. Elle titre 10,5 % de teneur en alcool, ce qui la classe parmi les bières très fortes. On la dégustera à une température plutôt élevée, autour des 12 à 14° C (à mon humble avis comme toujours...).

La voici : 



Au visuel, elle se pare d'une robe brune, d'un brun plutôt clair, mais assombri par un trouble important (rappelez-vous, le gros «lit» de levure...). La tête de mousse est ivoire, légèrement collante en très fines dentelles, bien persistante en un fin col.

Au nez, les arômes sont assez discrets, mais révèlent des notes corsées de fruits secs et torréfiées. Cela s'accompagne de pointes alcoolisées marquées aux notes de fruits cuits macérés dans l'alcool, et d'autres plus douces de caramel beurre salé.

En bouche, l'entrée est vive et légèrement acide. Le corps est puissant, relevé, aux saveurs corsées, où l'on retrouve la torréfaction et les fruits secs ainsi que les notes toastées et caramélisées des malts utilisés. Une puissance due aussi à des notes épicées, ainsi qu'à une forte chaleur alcoolisée aux notes faisant penser à des liqueurs, voire des alcools de fruits (alcool de prune...). L'amertume semble plutôt puissante, mais masquée par une chaleur alcoolisée prononcée. Une amertume malgré tout persistante, disputant la persistance en bouche avec la chaleur de l'alcool.

Une sacrée puissance pour cette bière d'abbaye, relevée et très chaleureuse. Plutôt séduisante. Si j'ai une réserve à faire, je dirais que l'équilibre pêche un peu du fait d'une présence un peu trop affirmée de l'alcool. Mais c'est la seule. Sa puissance accompagnera bien des plats puissants de gibier en sauce, ainsi que des fromages qui en jettent, comme un Comté 36 mois, un Epoisses ou un Ami du Chambertin bien affinés. Ou encore un fromage d'abbaye (Cîteaux, Tamié...) très affiné et puissant.



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