mardi 30 janvier 2018

La P30, en toute simplicité

Dans la foulée de ma petite présentation de la Micro Brasserie de l'Arquebuse, j'enchaîne sur l'un de ses produits. Pour cette petite bafouille, c'est la blondinette de la brasserie qui est à l'honneur : la P30.

Pour la petite histoire, P30 n'est pas un code se référant à une valeur en IBU (amertume), ou en EBC (couleur de la bière). Il s'agit tout simplement, comme le montre l'étiquette de la bouteille, d'une référence à la Place du 30 Octobre, située à proximité directe de la brasserie. Place du 30 Octobre 1870 et de la Légion d'Honneur, pour donner son nom entier. Une place dotée d'un monument central, en effigie sur l'étiquette de la bouteille, aménagée ainsi en mémoire de la bataille des 29 et 30 octobre 1870, qui se déroula des hauteurs de Montmuzard jusqu'aux abords de cette place. Les éléments de l'armée française stationnés à Dijon, dirigés par le colonel Adrien Fauconnet (qui donna son nom à la rue Général Fauconnet : l'ordre le nommant général de brigade arriva ce même 30 octobre, quelques heures avant sa mort des suites de blessures reçues durant la bataille), s'étaient fait un devoir de défendre Dijon face à l'avancée de l'armée allemande. Une tentative jugée sans espoirs déjà plusieurs jours auparavant par Fauconnet lui-même. Mais il fut tout de même poussé à la mettre en oeuvre sous la pression conjuguée des administrateurs provisoires de Dijon et de la volonté de résistance de nombreux dijonnais, exaltés par la rumeur d'une troupe allemande moins nombreuse qu'aux premières nouvelles. Source : Le 30 octobre 1870 - La bataille de Dijon 

C'est pour commémorer et glorifier cette tentative héroïque de résistance, bien qu'inutile (Fauconnet lui-même le disait), que la place fut aménagée et son monument érigé dans les années qui suivirent, à la demande des Dijonnais. C'est au sculpteur Paul Cabet que l'on doit la statue trônant sur le bas-relief. Ce dernier est l'oeuvre de l'architecte dijonnais Félix Vionnois et d'une autre personne du nom de Moreau (je n'ai pas réussi à trouver qui c'était exactement... bref, chapeau l'historien !). Quant à la Légion d'honneur, c'est en mémoire de celle qui fut décernée à la Ville par le président Emile Loubet, le 21 mai 1899 pour les combats des 29 et 30 octobre 1870. Source : Général Fauconnet, sa vie pour Dijon

Eh ben quoi ? Un peu d'Histoire ne fait pas de mal une fois de temps en temps ! Quel rapport avec la bière ? Eh ben euh... pas beaucoup, mais j'avais envie ! Mais rassurez-vous, je vous laisse tranquilles avec ça, j'en ai terminé. Revenons à l'objet de cette bafouille lui-même : la P30. Cette petite blonde artisanale est brassée à partir d'orge et de blé maltés, houblonnée de façon à ce que le(s) houblon(s) s'équilibre(nt) bien avec les céréales. Je n'en dis pas plus sur le ou les houblon(s), n'en connaissant pas l'identité : laissons au brasseur son jardin secret. La fermentation initiale, haute, dure environ une semaine, puis laisse la place à une deuxième fermentation en bouteille suite à un resucrage, qui va durer trois semaines en chambre tempérée. Cette ale titre 5.6 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère. A mon humble avis, la déguster à 6-7° C ne serait pas déconnant.

Voici donc l'une des petites nouvelles amenées par la Micro Brasserie de l'Arquebuse : 

Outre le monument central de la Place, on distingue sur la gauche un étudiant, cible privilégiée (entre autres) de la brasserie, et bien évidemment la chouette ! 

Au visuel, elle se pare  d'une robe blond clair légèrement trouble, traversée de reflets dorés. Sa tête de mousse, blanche, se révèle vive au versement dans le verre mais s'atténue rapidement pour ne persister qu'en un anneau fin le long de la paroi du verre. 

Au nez, ses arômes sont discrets et doux, se partageant entre notes de pain frais à biscuitées, et d'autres florales et légèrement fruitées. Une petite touche levurée se profile au milieu de tout ça. 

En bouche, l'entrée est finement effervescente. Elle débouche sur un corps de texture légère aux saveurs douces et plutôt discrètes, toujours céréalières sur le pain frais. Des notes florales viennent équilibrer le tout, accompagnées comme au nez d'une pointe levurée. L'amertume de fin de bouche est très légère, florale et herbacée, juste assez présente pour être désaltérante. Légèrement persistante. 

La P30 s'avère fidèle à la philosophie de la maison MBA, douce, simple à boire grâce à sa texture légère et désaltérante et à ses saveurs effectivement simples et accessibles. Elle peut de fait être idéale pour un moment de détente en fin de journée : vu la rapidité avec laquelle je l'ai terminée une fois son analyse faite, je ne peux que le confirmer. Je l'ai faite goûter à deux personnes : "elle est légère et agréable" d'un côté, "elle va plaire aux femmes" de l'autre, tels sont les commentaires qui en sont ressortis. L'objectif de plaire au plus grand nombre n'est peut-être pas loin. Idéale à l'apéritif, on peut l'accompagner d'amuses-bouches légèrement épicés, de fromages doux comme du Comté doux ou fruité, de la Tomme du Jura, du Morbier jeune ; ou encore, en termes de charcuterie, du jambon rôti aux herbes en chiffonnade.

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