mardi 21 février 2017

La blonde des 3 loups : séduisante !

Pour continuer sur mes découvertes du Festi'Mouss de Beaune du 22 janvier (rassurez-vous, j'en ai bientôt fini de vous soûler avec le Festi'Mouss de Beaune...), la présente bafouille nous fait repartir du côté de Trélou-sur-Marne dans l'Aisne, à la Brasserie Les 3 Loups.

Je ne vais pas vous refaire le détail sur la brasserie et son brasseur. Pour ce faire, je vous renvoie à mon premier post les concernant : Extra Stout des Trois Loups, pour aborder le style.

Passons directement à l'objet du jour, indiqué dans le titre, la blonde de la brasserie. Du type Golden Ale à la belge, de fermentation haute et refermentée en bouteille, elle titre 6.3 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte. On la boira, à mon humble avis, aux alentours de 6-7° C.

La voici : 


Au visuel, elle arbore une robe blond foncé au léger trouble, traversée de reflets dorés lumineux. La tête de mousse est blanche, abondante, de consistance crémeuse, collante en petite dentelle, persistante. Avec ça, on est déjà bien parti.

Au nez, le bouquet est agréable, moelleux : fruité avec des arômes de fruits jaunes et d'agrumes, des notes épicées et une légère touche fleurie. Et ça continue bien !

En bouche, l'entrée est doucement effervescente, donnant sur un corps moelleux et malté se traduisant par des saveurs de céréales légèrement maltées à biscuitées, ainsi que des notes fruitées aux accents d'agrumes - légèrement sucrées - et fleuries de houblon. Le tout se termine sur une fine amertume, légère aux accents herbacés. Petite persistance fruitée non trop envahissante pour une finale sympa.

La belle surprise parmi les six types de bière de la Brasserie Les 3 Loups qu'il m'a été donné de déguster : une bière simultanément rafraîchissante et d'un moelleux des plus agréables. Sylvain Henriet-Benoist a réussi un beau tour de force en combinant un côté gustatif des plus sympathiques et un côté rafraîchissant indéniable dans cette bonne bière de détente. Une petite suggestion en plus : ces bières ont un dépôt relativement important au fond de la bouteille ; le brasseur conseille de ne pas servir cette lie ou, "pour les amateurs avertis, une larme par verre en fin de service" ; eh bien je me considère comme un amateur averti, et j'aime même aller voir un peu plus loin. J'ai effectivement essayé, pour mon premier verre, de secouer le moins possible la lie afin de la conserver pour mon deuxième verre, dans lequel j'ai versé... toute la lie. Eh bien le résultat est surprenant : un caractère encore plus affirmé, notamment du côté des notes fruitées, qui se marient diablement bien avec le moelleux naturel du corps de cette sacrée blonde. Ceci mis à part, elle se mariera avec des plats épicés, curry, piments, une bonne pièce de viande rôtie, de jambon braisé, de la Mimolette extra-vieille, un vieux Cheddar, du Beaufort, un vieux Comté. Au dessert, pourquoi pas un bout de chocolat blanc ou un gâteau aux fruits.

Plus d'infos sur la brasserie sur www.brasserie-les3loups.com
facebook.com/brasserieles3loups
Sylvain Henriet-Benoist
7 rue Montaigne, hameau de Courcelles
02850 Trélou-sur-Marne
contact@brasserie-les3loups.com
03 23 69 86 04 - 06 78 87 66 78

ou

Miguel Ovejero
06 95 43 31 53
miguel.ovejero@orange.fr


jeudi 16 février 2017

Une IPA à Orgelet (Jura), à l'Origine du Monde

On pourrait croire qu'il va enfin être prouvé que la bière est à l'origine du monde... Ben malheureusement, non ! Le petit jeu de mot dans le titre de cette bafouille évoque cependant, en quelques mots, l'essentiel du sujet qui y sera développé.

Tout commence - encore ! - au salon Festi'Mouss du 22 janvier dernier à Beaune, où j'ai retrouvé l'ami Nicolas Seyve, brasseur de la Belenium, bière beaunoise que les lecteurs de ce blog connaissent bien maintenant. Il m'a présenté en particulier son voisin M. Philippe Paillard, artisan-brasseur venu d'Orgelet dans le Jura.

Philippe Paillard est à la tête de la Brasserie "L'origine du Monde", qu'il a créée en mars 2016. C'est donc encore tout frais, mais déjà bien bon, du moins ce que j'ai pu goûter. Comme je n'étais pas seul et qu'il fallait bien qu'il s'occupe des autres dégustateurs venus en nombre, je n'ai pas pu discuter bien longtemps avec lui. J'ai donc assez peu d'infos à donner. Il a en tout cas déjà une gamme bien fournie avec des classiques blanche, blonde, ambrée, brune, ainsi qu'une pale ale et une IPA. J'ai pu goûter la blanche, que j'ai mise parmi les classiques mais qui ne l'est pas tant que ça : une blanche au goût fruité prononcé et à la belle amertume, mais qui n'a pas vu l'ajout de quelque épice que ce soit. Ce n'est donc pas une blanche du style witbier belge, ni une blanche douce du type weissbier allemand. C'est simplement une bière de froment aux saveurs fruitées issues d'un savant dosage de houblons aux saveurs exotiques et fleuries, et à l'amertume fruitée. 

De mon passage à son stand, j'ai rapporté une IPA. De fermentation haute et refermentée en bouteille, elle titre 5.8 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière légère. Son caractère d'IPA lui vient évidemment de la technique du "Dry Hopping" (voir ma bafouille La Dauphine, une robuste IPA), mais avant tout des houblons utilisés : le Mistral, houblon alsacien aux arômes subtils qui s'utilise tant en amérisant qu'en aromatisant, et développera des arômes de rose et de jasmin au nez et des saveurs de fruits blancs en bouche (lychee, kumquat, raisin blanc...) (source : www.comptoir-houblon.fr) ; le Cascade, fameux houblon américain faisant partie des coqueluches des artisans brasseurs du monde entier avec ses arômes floraux, résineux et d'agrumes, son amertume type pamplemousse. Voilà qui fleure bon les arômes complexes... A boire, à mon humble avis aux environs des 6° C.

La voici : 


Au visuel, elle montre une robe ambrée légèrement trouble, aux reflets cuivrés intenses, surmontée d'une tête de mousse blanc cassé crémeuse, abondante, bien collante, longuement persistante. Nous voilà déjà plutôt bien partis.

Au nez, les arômes m'ont malheureusement parus difficilement perceptibles, légers mais plutôt fruités, évoquant des notes florales et de fruits exotiques, le tout accompagné de légers tons biscuités.

En bouche, l'entrée est vive, débouchant sur un corps à la puissance modérée mais très fruité, entre lychee et agrumes, le tout accompagné de touches florales. L'amertume de fin de bouche, bien que marquée, n'est pas des plus tranchantes. Effectivement, le passage du corps fruité à l'amertume se fait progressivement et tout en douceur, ce qui constitue une réussite. Une amertume mêlant notes herbacées et de pamplemousse, et de persistance moyenne en fin de bouche.

Une IPA plutôt légère, de corps comme d'amertume, mais aux belles saveurs fruitées. Son amertume, loin d'être extrême, est cependant suffisamment développée pour la rendre agréablement rafraîchissante. Amateur de sensations fortes, je n'en ferai pas personnellement de folies, mais elle ravira les amateurs de légèreté qui veulent cependant sortir de l'ordinaire : je la leur recommande ! Qui plus est accompagnée de jambon braisé ou de lard fumé, de bleu léger (Bresse par exemple), de vieux Comté ou de vieille mimolette, enfin un bon sorbet de fruits exotiques ou un simple morceau de chocolat blanc.

Brasserie "L'Origine du Monde", 
Philippe Paillard,
22 bis avenue Lacuzon
39270 Orgelet
06 73 70 02 66
www.facebook.com/brasserie-LOrigine-du-monde

En vente à Dijon chez 
"Bières des Terroirs"
28 rue Crébillon
21000 Dijon

jeudi 9 février 2017

Extra Stout des Trois Loups, pour aborder le style

Téléportons-nous, pour cette petite bafouille, à Trélou-sur-Marne, dans l'Aisne (02), à la micro-brasserie Les 3 Loups ! 

Elle aussi, je l'ai rencontrée au salon Festi'Mouss de Beaune, le 22 janvier dernier, représentée par un truculent personnage du nom de Miguel Ovejero, représentant en Champagne Bio et en bières artisanales pour les brasseries Saint-Rieul (dont il a déjà été question ici) et Les 3 Loups. Par sa gouaille, Miguel a réussi à attirer dans ses filets le grand amateur que je suis. Et cela a été une bonne chose, étant donné la large gamme qu'il proposait, venue des deux brasseries citées ci-dessus. Connaissant déjà plutôt bien Saint-Rieul et ses produits (merci le Comptoir des Bières...), je me suis naturellement fixé sur ce que je ne connaissais pas : la large gamme (11 bières différentes) de la Brasserie Les 3 Loups, "d'inspiration belge, légères, subtilement épicées et finement houblonnées", est-il indiqué sur la brochure, ce qui ne gâcha rien pour ma curiosité.

Le brasseur, Sylvain, enfant du pays, s'est aventuré dans toute la France et en Belgique afin de parfaire ses connaissances sur ce breuvage dont il est amoureux. C'est fort de ces expériences qu'il a fini par revenir chez lui et créer sa propre brasserie, en octobre 2009, cherchant au fil du temps à ce que les gens de la région puisse à "chaque saison [...] trouver récompense à leur labeur". Curieux et entraîné par la fameuse gouaille de Miguel, je me suis aventuré à acheter 6 bières différentes de la brasserie.

Et c'est l'extra Stout qui a eu mes faveurs pour débuter la dégustation des bières de la gamme. Une brasserie qui n'a pas encore fait son apparition dans ce blog, un style de bière dont il n'a été que trop peu question dans ce même blog : c'est ni plus ni moins que le premier stout auquel il fera référence (pas trop tôt quand on sait que ce blog a quand même 2 ans et demi...).

Cet Extra Stout est, comme toutes ses autres soeurs, une bière brassée de manière artisanale : elles sont toutes de fermentation haute. "Nos bières sont refermentées en bouteille ou en fûts, elles ne sont ni pasteurisées, ni filtrées. Tous leurs arômes sont ainsi préservés et continuent de s'affiner en cave", est-il encore indiqué sur notre brochure. Laquelle ajoute que ces bières, refermentées en bouteille, sont donc des produits vivants et évolutifs, ce qui veut dire que leur bouquet évoluera au fil du temps, qu'elles peuvent donc se conserver longtemps en cave, à température stable et fraîche, bien plus longtemps que ce qu'indique la DLUO (date limite d'utilisation optimale), chose qu'on ne répétera jamais assez non plus. La DLUO est une obligation, mais pour une bière, il s'agit d'une véritable hérésie ! Imaginez mettre une date sur un vin, produit destiné à vieillir par excellence...

L'Extra Stout des 3 Loups titre 6.9 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte. Mais en terme de stout, c'est déjà du costaud, la moyenne d'un stout classique tournant autour des 4.5 à 5 % de teneur en alcool. On la boira, à mon humble avis, à environ 12° C : eh oui, encore un style de bière à ne pas boire ultra-frais. La température de cave est idéale.

Voici donc le premier stout du blog de "Secrets de Bières" : 


Au visuel, c'est une robe noire quasi-opaque qui s'offre aux yeux, caractéristique de ce style de bière. Elle est surmontée d'une tête de mousse brun clair abondante, "rocailleuse" (entendre par cette expression toute "personnelle" que la tête de mousse ne s'affine pas de façon uniforme, formant ainsi des reliefs), collante en petite dentelle, persistante.

Au nez, les arômes sont prononcés et corsés, mêlant des notes grillées et torréfiées à des touches chocolatées et légèrement fumées.

En bouche, l'entrée est vive, suivie d'un corps de puissance moyenne aux saveurs grillées et de café noir, accompagnées de notes de chocolat noir légèrement acidulées. Le tout se confond en d'agréables saveurs de moka. La consistance est très légèrement liquoreuse, mais reste légère pour un stout. L'amertume de fin de bouche est prononcée, avec des notes grillées et légèrement herbacées, modérément persistante.

Un bon stout qui répond tout à fait à la description faite un peu plus haut, dictée par le brasseur, de bières légères (au moins au niveau de la consistance), subtilement épicées, finement houblonnées. De belles saveurs corsées, atténuées d'une légère sucrosité acidulée et chocolatée. Très bien pour aborder de façon pas trop brutale le style "Stout", quand on ne le connaît pas. Ou qui ne peut qu'agréablement vous changer du stout irlandais de (très) grande consommation, dont j'ai du mal à me rappeler le nom... G... ? 

Plus d'infos sur la brasserie sur www.brasserie-les3loups.com
facebook.com/brasserieles3loups
Sylvain Henriet-Benoist
7 rue Montaigne, hameau de Courcelles
02850 Trélou-sur-Marne
contact@brasserie-les3loups.com
03 23 69 86 04 - 06 78 87 66 78

ou

Miguel Ovejero
06 95 43 31 53
miguel.ovejero@orange.fr

jeudi 2 février 2017

La Voutue brune, une rencontre sympathique

Cette rencontre s'est produite à Beaune : oui, oui on parle bien de bière et pas de vin, je vous vois venir avec vos clichés ! Il se trouve qu'il y a quelques jours a eu lieu une réunion d'artisans brasseurs aux halles de Beaune, en plein centre-ville, au pied des fameux Hospices de Beaune : le Festi'Mouss. 

Une bonne vingtaine de brasseries y étaient représentées, peut-être plus : je n'en ai pas la liste, et je ne les ai pas comptées, j'avais mieux à faire à vrai dire... Il y avait les brasseurs des environs, déjà largement abordés dans les lignes de ce blog : Belenium (Beaune), Elixkir (Dijon-Couternon), Brasserie Burgonde (Vitteaux), La Roteuse (Brochon). D'autres, moins connus de votre serviteur, venaient du Jura, de l'Ain, de l'Aisne, de Picardie, de Haute-Marne... Bref, un événement intéressant pour qui voulait faire des découvertes et des rencontres.

Il est question ici de la Brasserie Bock'n Roll, basée à Isôme en Haute-Marne (52), qui produit ses propres bières évidemment, mais aussi des brassins spéciaux et personnalisés pour les associations, entreprises, etc... La rencontre avec le brasseur, Jérémie Poppé (je crois en tout cas : c'est le nom marqué sur la carte que j'ai glanée.. Ah il est beau le journaleux !), fut brève : son stand attirait beaucoup de monde et il devait s'occuper de tous.

La rencontre avec la bière fut un peu plus longue. La brasserie Bock'n Roll produit régulièrement une gamme appelée "La Voutue" regroupant une blonde et une brune. Je n'ai eu l'heur que de déguster la brune : les deux ou trois petites gorgées que j'ai bues m'ont fait dire au brasseur qu'il aurait certainement de mes nouvelles. L'impression a de suite été très bonne. Je lui en ai pris une bouteille afin de la déguster à la maison à tête reposée.

Et l'impression n'a fait que se confirmer lors de cette dégustation. J'ai rencontré une belle bière. On a affaire ici à une bière de garde de fermentation haute, refermentée en bouteille, brassée de façon tout ce qu'il y a de plus artisanale, non-filtrée, non-pasteurisée, et sans additif, est-il bien précisé sur l'étiquette de la bouteille. Elle titre 7.3 % de teneur en alcool, ce qui en fait une bière semi-forte qu'on boira (à mon humble avis comme toujours) à environ 10-11° C.

Voilà la belle rencontre : 


Au visuel, elle affiche une robe brun foncé aux reflets acajou à rubis, selon l'angle de la lumière. Elle est surmontée d'un col de mousse ivoire très fine, peu collante, persistante en un fin voile à la surface.

Au nez, les arômes sont agréables, entre torréfaction et fruité : ils mêlent café et chocolat noir d'une part, touches vineuses de fruits noirs d'autre part.

En bouche, l'entrée est vive mais débouche sur un corps moelleux à la puissance modérée et aux légers tons acidulés, mêlant saveurs fruitées vineuses et légères notes chocolatées. L'amertume de fin de bouche s'avère plutôt légère avec des notes grillées. Elle laisse la place à une longue persistance fruitée, accompagnée d'une agréable chaleur. Cette dernière est plutôt inattendue et étonnante, faisant croire à une bière plus alcoolisée que les 7.3 % qu'elle affiche. A noter que des notes torréfiées se dégagent de façon relativement marquée au rétro-nasal. 

Je le répète, ce fut une rencontre sympathique, rien que du fait d'avoir bu une bière de garde artisanale, ce qui n'est pas tous les jours... Le mélange entre les caractères torréfié et fruité à vineux m'a paru remarquable. Je suis resté un peu sur ma faim au niveau de l'amertume, mais ce breuvage dans son ensemble n'en reste pas moins une réussite, à mon (toujours) humble avis. A boire plutôt en accompagnement d'un repas costaud comme, pourquoi pas, un bon boeuf bourguignon, suivi de quelques bouts de Comté 18 mois et de Saint-Nectaire, et enfin un fondant au chocolat ou un dessert au café. Plus qu'à goûter la Voutue blonde... Vivement la prochaine rencontre ! 

Sur la brasserie : 
Brasserie "Bock'n Roll"
10 rue de l'Eglise
52190 Isôme
Jérémie Poppé
06 16 18 07 22
lavoutue@gmail.com
facebook.com/brasseriebocknroll