lundi 18 février 2019

De la fumée chez les Ducs

Que l'on se rassure, il n'y a pas le feu à la Brasserie des Ducs de Longchamp (21). Il s'agit encore d'un jeu de mot bien nul - dont le rédacteur de ces petites bafouilles a le secret... - visant à introduire la p'tite dernière de cette brasserie. De fait, il s'agit de la Smoked Porter qui est, pour traduire le plus littéralement du monde, un porter fumé.

Je ne vais pas m'amuser, et vous ennuyer, à présenter une fois de plus la brasserie et son couple de gérants Luc et Vanessa. Les lecteurs assidus de mes bafouilles, s'il y en a, les connaissent. Si de nouveaux lecteurs il y a, soyez tout d'abord les bienvenus, et pour en savoir plus sur la brasserie, je vous invite à suivre les liens intégrés en fin de bafouille.

Passons sans plus tarder à l'objet de ladite bafouille ! Pour savoir ce qu'est un porter, je vous invite à suivre le lien suivant : L'Elixkir Porter, un autre style historique. S'agissant de sa composition, les malts utilisés ont forcément une certaine importance : plus de 70 % de malt pilsen, aux saveurs discrètes et douces et, surtout, le plus riche en enzymes capables de décomposer l'amidon du grain en sucres fermentescibles ; un peu moins de 20 % de malt fumé au bois de hêtre, quand même plutôt utile pour faire un porter fumé ; enfin, un peu moins de 10 % de malts torréfiés, ingrédient essentiel à la couleur et aux caractéristiques aromatiques du porter classique. D'après les informations que m'ont fourni Luc et Vanessa, le houblonnage a été assez léger avec un peu d'amérisant ajouté au début de l'ébullition et une petite dose de Cascade (américain aromatique et amérisant, aux notes épicées, florales et d'agrumes) en fin d'ébullition. De fermentation haute et refermentée en bouteille, ce porter titre 6.2 % de teneur en alcool. Une bière semi-forte que j'ai, personnellement, dégustée aux alentours de 10° C.


Au visuel, ce Smoked Porter s'habille d'un costume brun foncé opaque. Il se coiffe d'une tête de mousse brun très clair abondante aux grosses bulles d'abord, puis plus fine et de consistance plus crémeuse ensuite, collante en longues et fines dentelles, bien persistante en un fin col.

Au nez, elle exhale des arômes corsés aux notes grillées et fumées, entre feu de bois et cendre. Les arômes plus classiques du porter ne se font pas oublier, du pain grillé au chocolat noir.

En bouche, l'attaque est finement pétillante et de consistance plutôt légère. Le corps est tout en rondeur, entre céréales grillées, cacao et torréfaction, le tout entouré de saveurs fumées évoquant la cendre, la fumée du feu de bois. Une très discrète touche de sucrosité, se traduisant par des notes légèrement vanillées et de chocolat au lait, adoucit le tout. On termine sur une légère amertume grillées et une longue persistance fumée.

On a affaire ici à un porter subtilement fumé dans le sens où son côté fumé porte davantage sur le feu de bois, la cendre, que sur les odeurs fumées "animales" (type viande fumée), que l'on trouve dans nombre d'autres bières fumées et qui sont assez classiques. Cependant, peu de bières fumées sont en même temps, à ma connaissance, des porters ou des stouts. Et là où le fumé "animal" prend clairement l'ascendant avec des bières plus claires, il est équilibré ici par les saveurs corsées du porter et se caractérise par d'autres arômes. Dans tous les cas, il s'agit d'une belle originalité en Bourgogne, où les bières fumées ne courent pas les rues. Partie d'un seul brassin test de 20 litres, cette recette originale et sympathique reste pour l'instant éphémère. Vanessa et Luc l'aiment beaucoup, m'ont-ils confié, mais ils attendent de voir ce qu'en penseront les amateurs. Alors n'hésitez pas à leur laisser vos commentaires ! 

Petit rappel pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Brasserie des Ducs : 

Lire aussi sur la même brasserie : 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire