mardi 6 mars 2018

La Belenium Brune Numéro 4 : inhabituelle

Pour la présente bafouille, je vous ramène effectivement du côté de Beaune et de Belenium. Il y avait longtemps. Et pourtant, il y a déjà quelques mois que la brasserie a sorti sa petite dernière, objet des lignes qui suivent : la Belenium Brune Numéro 4. Que voulez-vous, je ne peux pas être partout... Mais réparons ce manque !

Je ne vous refais pas la présentation de la brasserie : les lecteurs assidus de ces pages la connaissent ; pour les autres, plus qu'à suivre le lien "Belenium" ci-dessus. Tout juste peut-on préciser que Belenium se trouve aujourd'hui dans des locaux beaucoup plus spacieux qu'à ses débuts, au 12 de la rue de Vignoles, toujours à Beaune bien évidemment. D'autre part, la cuve de brassage Braumeister des débuts a de même été remisée pour laisser la place à un nouveau matos assez énorme. La dernière fois que j'y suis allé, Nicolas était en plein travail d'apprivoisement de la bête en compagnie de son acolyte Dante. Je me garderai bien de donner des détails sur ladite bête et son fonctionnement : j'ai bien peur de n'avoir pas saisi toutes les explications de Nicolas. Je n'ai même pas pensé à prendre une photo : chapeau le journaliste ! Que voulez-vous, j'avais autre chose à l'esprit , et ce dernier n'est pas extensible... 😉

Mais revenons à notre brunette ! Elle provient du brassage de malt pâle pour la majeure partie, comme d'habitude pour amener les sucres fermentescibles, et tout simplement parce que c'est l'un des ingrédients de base quand même. Mais y sont évidemment ajoutés, pour la couleur et amener d'autres saveurs, des malts beaucoup plus foncés, touraillés à très haute température, voire même carrément torréfiés. A l'instar de toutes ses soeurs, elle est issue d'une fermentation haute et d'une refermentation en bouteille. Et comme ses soeurs, elle titre 5.5 % de teneur en alcool. Ce qui en fait elle aussi une bière légère, qu'on dégustera cependant peut-être moins fraîche que ses soeurs, aux alentours des 10-11° C.

La voici :

La Belenium Brune Numéro 4


Au visuel, s'offre aux yeux une robe brune légèrement trouble traversée de reflets rubis bien perceptibles. Une certaine clarté donc chez cette bière sombre. La tête de mousse est couleur ivoire, fine et compacte comme d'habitude chez Belenium, légèrement collante et moyennement persistante. 

Au nez, les arômes sont aussi à l'image de ce qui se fait chez Belenium, discrets. Ils se caractérisent par des notes très légèrement acidulées, accompagnées de notes de chocolat noir et d'autres grillées plus prononcées. On distingue même une pointe de torréfaction. 

En bouche, l'attaque se fait sur une fine et douce effervescence. Le corps qui suit révèle une texture légère et sèche. Ce sont des saveurs chocolatées douces (chocolat noir) qui se déclarent dès l'abord. Elles se transforment progressivement et rapidement en notes grillées plus prononcées, jusqu'à une pointe marquée de torréfaction, durcissant le breuvage. Le tout mêlé donne un bon moka aboutissant à une amertume grillée relativement marquée mais peu persistante. La persistance est laissée aux notes torréfiées. 

Cette brunette surprend de la part de Belenium par une certaine dureté grillée, des saveurs corsées, auxquelles je ne m'attendais pas personnellement. Sans parler de l'amertume, que l'on n'attend pas développée comme elle l'est ici. Au niveau texture et finesse de l'effervescence en revanche, on n'est pas dépaysé : la patte Belenium est bien là. Une fois mes premières impressions livrées, Nicolas m'a expliqué que l'objectif était autant de surprendre que de s'adresser à des amateurs confirmés : il voulait cette inflexion afin de contrer un peu l'image de brasserie à bières faciles à boire qui caractérise Belenium chez un certain nombre de gens. C'est plutôt bien parti, alors on attend la suite... 😉 Côté food pairing, le brasseur nous conseille des viandes grillées ou du gibier au repas. Après le repas, du fromage de caractère : c'est davantage mon rayon, alors définissons le caractère par un Epoisses souple sans être coulant, du bleu d'Auvergne bien affiné, ou encore un chèvre cendré affiné comme un Selle-sur-Cher. Et au dessert, il conseille un dessert au chocolat, voire - pourquoi pas - au café.

Petit rappel pour ceux qui veulent en savoir plus sur Belenium : 
Et Belenium est bien sûr aussi à suivre sur Facebook.

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